Dans le Moniteur du Hainaut du vendredi 22 mars 1844, on peut lire : « Le 19 mars 1844, un incendie dont on ignore la cause, a dévoré une grange et les récoltes qu’elle contenait à Carnières. Elle était assurée pour 4.000 francs. La perte est évaluée à 4.766 francs! »

Cet incendie est peut-être celui dont parlait un ancien assureur, le géomètre Jean- François Baudoux de Carnières.

Dans ce village, on ne pouvait parvenir à faire comprendre aux gens les avantages de l’assurance contre l’incendie. Voici comment s’y prit une société d’assurances, celle des « Propriétaires Réunis» probablement.

Elle parvint à faire assurer une demeure à Carnières, et, d’accord avec le propriétaire de cet immeuble, elle y fit mettre le feu et paya largement la prime stipulée. Ce sinistre et le dédommagement qui en était résulté vainquirent toutes les oppositions et la société en question contracta de suite quantité d’assurances. Elle a d’ailleurs conservé à Carnières une forte clientèle qui resta longtemps fidèle à la société.

Autre temps, autres mœurs. Au début du XIXe siècle, la commune de Carnières, comme d’ailleurs d’autres du Centre, était fort mal vue des assureurs, car des propriétaires, désireux d’avoir une belle maison ou de rétablir leurs affaires qui périclitaient, n’hésitaient pas à brûler leurs immeubles ou meules de grain. On disait alors qu’ils avaient « fait canter l’co rouge», expression souvent rencontrée en Belgique et en France pour signifier l’incendie volontaire.

A.M. MARRÉ-MULS.

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