Et d’abord, Savinien de Cyrano de Bergerac.

Il y a, dans Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand (1897), ceci de particulier qu’écrit entièrement en alexandrins, ce n’est pas sa forme versifiée qui donne son côté théâtral à la pièce. C’est le personnage. Et son souffle à la fois épique, picaresque et bretteur, et pour tout dire magnifique, qui ne le quitte jamais.
Ce Cyrano-là doit d’être qui il est à un homonyme, de chair et d’os, né à Paris rue des Deux-Portes, devenue rue Dussoubs dans le 2e arrondissement, et baptisé le 6 mars 1619 en l’église Saint-Sauveur. Il s’appelait Savinien de Cyrano de Bergerac. Sa famille bourgeoise, qui a connu une belle ascension sociale grâce à la spéculation financière, s’anoblit et achète les terres de Bergerac, situées dans la Vallée de Chevreuse, où il vit une enfance et une scolarité champêtres. Mousquetaire, libertin, homosexuel, athée, écrivain, polémiste, probablement frondeur, on lui doit quelques mazarinades, satires, pièces burlesques et autres pamphlets, publiés du temps de la Fronde, sur le cardinal Mazarin, il usait des mots comme d’un fleuret.

Il pourrait bien constituer à lui seul le corps d’un dictionnaire des citations. Savez-vous, par exemple, pour l’anecdote, qu’entre autres emprunts faits par ses contemporains ou ses successeurs en littérature il y a cette réplique célèbre : « Que diable allait-il faire dans cette galère? » qu’on trouve dans son « Le Pédant Joué », où le personnage principal est dans la même situation que le Géronte de Molière, et est obligé de compter cent pistoles pour le rachat de son fils. On la trouve aussi, un siècle plus tard, dans « Jacques le Fataliste » de Denis Diderot.
Il meurt à seulement 36 ans, recevant, comme le Cyrano de Rostand, une pièce de bois sur la tête en sortant de chez le duc d’Arpajon, sans que l’on sache s’il s’agit d’un accident ou d’un meurtre orchestré par l’entourage de ce dernier.
Alors, quand on pense à quelques répliques du Cyrano de Rostand, on voit Savinien.
Eh bien, oui, c’est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse. Mon Cher, si tu savais comme l’on marche mieux sous la pistolétade excitante des yeux.
Ou bien
On n’abdique pas l’honneur d’être une cible.
Ou bien encore
La haine est un carcan, mais c’est une auréole.
Ajoutons enfin
Je fais, en traversant les groupes et les ronds – Sonner les vérités comme des éperons.
On voit ainsi le caractère des deux Cyrano, le vrai et le réinventé :
« Je jette avec grâce mon feutre, Je fais lentement l’abandon. Du grand manteau qui me calfeutre, Et je tire mon espadon; Elégant comme Céladon, Agile comme Scaramouche, Je vous préviens, cher Mirmydon, Qu’à la fin de l’envoi je touche ! ».
Mais il touche autant avec les mots qu’avec le fleuret.
Mais pourquoi évoquer ici le XVII° et le XIX° siècles français ?
Parce que le XIX ° siècle montois est tout occupé par un de ses citoyens qui semble tout entier inspiré de ces personnages, si bien que quand on le lit, on croit être dans Cyrano. A preuve, sa biographie, dans la Biographie nationale de l’Académie Royale de Belgique qui se conclut ainsi :
« L’écrivain montois s’est quelquefois laissé emporter à des excès de plume qu’on lui a rudement reprochés et qui lui ont attiré beaucoup d’inimitiés, mais il avait de grandes qualités ».
Qui plus est, il ne lui déplaisait pas de moucher ses interlocuteurs en vers, tout jeune déjà et comme on le verra…
Ainsi, Savinien aurait-il pu inspirer, dans la vraie vie, Adolphe Mathieu, dont il va être question ici, avant que d’inspirer Rostand ? On verra qu’il fut à la recherche d’une extraction, en accord avec ses dilections. Mais il la voulait légitime.

Alors, la Belgique était française
Mais commençons par le commencement.
Nous sommes à Mons, dans la rue dite de la Grande-Triperie, n° 5, le 5 messidor an XII – car alors, ce qui serait la Belgique était français, Pays-Bas et Principauté de Liège, et partagerait le calendrier révolutionnaire du jusqu’au 1er janvier 1806 (11 nivôse An XIV).

C’est que si la Bataille de Jemappes du 6 novembre 1792 n’avait que provisoirement changé l’occupation autrichienne en une occupation française, la Bataille de Fleurus du 26 juin 1894 fait se confondre l’histoire de la Belgique avec l’histoire de France.
Et depuis le coup d’Etat du 18 Brumaire an VIII, la République ou plutôt le Directoire avait cédé devant le coup d’état de Napoléon Bonaparte pour faire place au Consulat, jusqu’à la proclamation de l’Empire, le 18 mai 1804, qui durera jusqu’à la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815.
Voilà pour le contexte historique, qui aura son importance pour notre personnage, on le verra.

Donc, ce jour-là, 22 juin 1804, au 5° de la Grande-Triperie, où Charles-Joseph-Bernard Mathieu, tient son étude de notaire, c’est l’effervescence: Philippine-Julie-Josèphe Senault, son épouse, accouche d’un beau garçon, qu’on prénommera Adolphe-Charles-Ghislain. Disons, pour l’anecdote et au passage, que deux siècles plus tard, l’imposante bâtisse est toujours debout et qu’une étude notariale y a ses bureaux, encore et toujours.
Après le décès de ses deux sœurs, il serait écrit qu’il serait le seul à porter la lignée des Mathieu.
Bretteur prodige
Si l’école primaire et le début de ses études secondaires, à Mons, se passent semble-t-il assez normalement, leur fin, à l’Athénée de Namur, lui donne l’occasion d’illustrer une vocation précoce de polémiste et de pamphlétaire, volontiers versificateur, dont le corps professoral fut le premier à faire les frais.
Il se lance dans la biographie du directeur de l’établissement et le malheureux chanoine Sotteau en prend pour son grade, où il devient :
« Le médisant Sotteau, sous sa tremblante masse ».
S’agit-il de préparer l’accueil de l’inspecteur d’enseignement Dewez, qui n’arrivera finalement pas, il y va de toute une pièce qu’il édite, sans la signer, sous le nom de Dewezade en 1822. Il a alors 18 ans. Il met en scène ses condisciples, sans s’épargner lui-même, ni le devoir que lui confiera, en vers, l’ineffable Sotteau.
S’agit-il de se portraiturer ?
« Mathieu, simple et sans fard, ne sait peut-être pas
Répandre et prodiguer des fleurs à chaque pas,
Entasser coup sur coup ironie, antithèse,
Métaphore brillante et force catachrèse.
N’importe; il faut qu’il rime et qu’il donne de quoi
Faire voir qu’il est digne et de Mons et de moi ».
Quant à son devoir :
« Vous, Mathieu, faites-moi des stances en français.
Célébrez vivement les grâces, les attraits,
Qui rendent de Dewez les œuvres estimables.
Je vous veux toutefois sur des fautes blâmables
Avertir en ami. Vous avez, croyez-moi,
Le style trop commun, certain je ne sais quoi,
Qui fait de votre plume une plume trop dure
Vous avez de l’esprit, mais pas assez d’enflure.
Débarrassez-vous donc de cet air naturel,
Persécuté, banni dans le siècle actuel ;
On en usa jadis, et Jean-Jacque et Voltaire
En l’employant ont pu d’un insensé vulgaire
Se faire rechercher ; mais qui donc entre nous
Ignore que Jean-Jacque et Voltaire étaient fous?
Gardez qu’un vain respect par malheur vous entraine
A suivre ces auteurs que l’on comprend sans peine;
Heureux si vous pouvez endormir le lecteur
En termes ampoulés et remplis de fadeur. »
Voilà qui aura de quoi indisposer fort ceux qui étaient ainsi rayé, et il rend compte, en vers toujours, du conseil de discipline qui fut réservé à un condisciple que l’on avait pris pour le co-auteur de cette satire. C’est Sotteau qui parle :
« Approchez-vous, Borgnet, et, d’un esprit tranquille,
Prêtez à mes discours une oreille docile;
Vous pourrez après moi vous expliquer aussi.
Répondez-moi d’abord sur cet article-ci :
Sans doute, c’est bien vous dont l’esprit satirique
Enfanta cet écrit (hélas! trop véridique),
Où de vils jeunes gens, érigés en docteurs,
Sur leurs mœurs ont osé critiquer leurs censeurs,
Et du profond Dewez, le soutien des collèges,
Saper, sans le savoir, les plus beaux privilèges?
– Monsieur, ce n’est pas moi.— C’est vous, du moins c’est vous,
Qui l’avez apporté, distribué chez nous?
— Monsieur, ce n’est pas moi. — Combien ii faut d’audace
Pour m’oser soutenir pareil mensonge en face.
— Monsieur, ce n’est pas moi. — Soit, mais vous savez bien
Le nom de son auteur? — Monsieur, je ne sais rien, —.
Bon, bon, mais vous saurez, fourbe adroit, sot poète,
De quel lieu partira la foudre qui s’apprête.
Oui, vous serez banni ; le collège purgé
Bénira l’heureux jour qui vous donna congé.
La prudence l’ordonne; allez , pliez bagage ;
Tel est le juste arrêt de notre aréopage. »
Si on ajoute :
Un écrit clandestin n’est pas d’un honnête homme.
Quand j’attaque quelqu’un, je le dis et me nomme,
…
Et signe hardiment mes vers accusateurs. »
On croit entendre Cyrano.
Mais c’est Mathieu qui revendique sa Dewezade, que la rameur commençait à attribuer à Borgnet, on voit pourquoi et qui l’accompagna plus tard sur les fauteuils de l’Académie Royale de Belgique.
Mais ses tirades allaient bientôt lui amener des ennuis bien plus graves, alors qu’il poursuit ses études à l’Université de Louvain, car bretter sur tout et sur rien est manifestement son plaisir.
Où il cherche et trouve une filiation digne de lui

Il faut dire qu’il faisaient valoir de sérieuses études généalogiques pour prétendre, sans hésitation, qu’il descendait de Pierre Mathieu, historien et littérateur, né dans le Comté de Bourgogne en 1563 mort à Toulouse en 1621. Ce supposé ancêtre n’avait pas été à un écrit polémique près, et s’il fut « conseiller ligueur reconverti en chantre de la monarchie », il n’en reste pas moins qu’il n’avait pas hésité à justifier la révolte des Ligueurs, ni défendre Henri de Guise. Il alla même jusqu’à attaquer Henri III, le rendre responsable de son propre assassinat par le régicide Jacques Clément, le « Méchant moine », exonérant ce dernier…
Alors, il fallait bien qu’il se montre à la hauteur de ce prestigieux ancêtre que rien n’arrêtait.
Entre Révolution française et Empire
On se souvient que la Belgique était alors française, dans le bouillonnement qui avait suivi la Révolution. Son oncle par sa mère y avait joué un rôle non négligeable : député du département du Nord, il s’était prononcé pour l’exécution de Louis XVI, demandant que l’exécution se déroule dans les vingt-quatre heures. Mais plus tard opposé au coup d’Etat du 18 Brumaire, il restera à l’écart de l’Empire, et s’exilera chez les parents d’Adolphe où il meurt. On a nommé Gaspard Jean Joseph Lesage-Senault, né le 22 septembre 1739 à Lille. Elu député du département du Nord, on l’a dit, le sixième sur douze, à la Convention nationale et membre du Conseil des Cinq-Cents.
C’est peut dire qu’il diffusait, chez les Mathieu, des propos résolument révolutionnaires et républicains, qui percolent vivement chez le jeune Adolphe. Alors, à son décès, en 1823, il prononce un éloge funèbre à la hauteur de son admiration, qui se conclut ainsi :
« Purgé de ses tyrans, le monde va renaître ;
La Liberté reprend son essor belliqueux ;
C’est elle, je la vois… Qui pourrait méconnaître
Son vol majestueux? »
Un éloge de la République, qui ne plut que modérément à l’Empire…
Et le parquet s’en saisit. Il fut condamné par contumace à un an de prison. La peine fut finalement réduite à une amende.
S’il poursuit ses études à Gand, elles ne le passionnent guère davantage que le travail dans l’Etude paternelle.
Une proclamation d’indépendance et un mariage
Ce qu’il veut c’est écrire. Ou plutôt polémiquer. Et publier, pour être lu.
Mais bientôt, il va se retrouver dans un cadre nouveau : celui de la jeune Belgique, où Associations et Sociétés en tous genres fleurissent. Et désormais celui du couple Mathieu-Taintenier, car il épouse Joséphine Taintenier le 15 juin l830, quelques semaines avant les émeutes du 25 août 1830, qui conduiront à la déclaration d’indépendance du 4 octobre de la même année. Et quand ils auront des enfants, assurant la lignée, une fille se prénommera Adolphine et un garçon, Adolphe… comme papa…
Mais mariage ou pas, Nation indépendante ou pas, c’est donc dans ses élans de publiciste querelleur qu’il s’épanouit, l’espace blanc de la page n’est alors rien pour sa plume, entre quelques pièces qu’l consacre à son pays : le Mont Panisel, le Lumçon, Sainte-Waudru, la biographie montoise ou encore Roland de Lassus, qu’il s’obstine à vouloir rebaptiser Roland de Lattre…
Alors il publie. Dans les journaux et autres gazettes, preneuses de ses copies et dont il est parfois le seul contributeur. Et quand la virulence de ses propos effraient éditeurs et imprimeurs, il se fait éditeur de presse, créant ses revues et les imprimant, comme par exemple le Guersillon, petite revue qui portait sur le titre : typographie d’Adolphe Mathieu, rue de Nimy, 168, aucun imprimeur n’en ayant voulu en prendre la responsabilité.
Et il est de toutes les associations et sociétés, qu’elles soient scientifiques, littéraires, numismatiques, archéologiques, bibliophiliques, des beaux-arts, qu’elles soient locales, provinciales ou nationales – et on en passe. Des participations qui vous font un CV long comme le bras, et qui se termine par un « etc »… Car où trouve-t-on de meilleur endroit pour se quereller ?
Il fut aussi, on l’a dit, membre de l’Académie Royale de Belgique en 1863.
A Mons, catholiques et libéraux

L’objet privilégié de ses diatribes est à trouver dans les édilités montoises.
Elles sont catholiques. Il est franchement libéral. Mais surtout ardent, caustique et infatigable dans les polémiques qu’il lance. Et se querelle, au passage avec le Commissaire de police, ce qui lui vaut quelques ennuis judiciaires.
Il a mal évalué qu’ayant été nommé, en 1840, bibliothécaire à la Bibliothèque communale de Mons on finirait par le lui faire payer de son poste, quatre ans plus tard.
Plus déterminé que jamais il fonde l’Association libérale de l’arrondissement de Mons, et le 9 juin 1847, les résultats électoraux lui sourient.
Mais dans l’effervescence de détestations croisées, Adolphe Mathieu quitte Mons pour Bruxelles, sans abandonner les querelles locales, qu’il alimente et vivement.
La Bibliothèque Royale de Belgique
Est-il nommé professeur à l’Université de Liège ? Il n’y enseignera jamais.
Mais à la Bibliothèque royale, son rôle de conservateur de la section des manuscrits et ensuite de conservateur en chef, semblent avoir été davantage en accord avec ses dilections pour les livres, témoins du passé. Il faut dire qu’être le gardien de la Bibliothèque de Bourgogne n’est pas peu de chose pour qui s’intéresse à ces choses.
Sa « Biographie montoise » édité en 1868 à Mons, chez Hoyois-Derely qui lui-même n’était pas n’importe qui puisqu’il était éditeur-libraire-imprimeur de la Société des Sciences des Arts et des Lettres du Hainaut, et de la Société des Bibliophiles belges, porte ainsi un envoi qui en atteste:
Honorer les gloires du passé, c’est semer pour l’avenir
C’est dire aux générations nouvelles :
Allez, et faites de même !
Dans la Capitale, il s’installe à Ixelles, où son engagement politique au sein du Conseil communal conseiller de I860 à 1872, membre et président du du bureau de bienfaisance. Il y était actif dans le monde des hôpitaux et des établissements d’enseignement, tant et si bien qu’une rue ouverte selon l’arrêté royal du 13.01.1905 lui est dédiée, qui desservait l’hôpital militaire d’Ixelles construit en 1888.
Victor Hugo et moi
Mais il convient de faire un sort particulier à ses relations avec un grand de ses contemporains : Victor Hugo.

On a dit ici qu’en janvier 1862 le Journal de Mons et le Journal de Bruges publient un long poème, signé Victor Hugo, appuyant une demande en grâce pour neuf condamnés à mort, qui sévissaient dans la région de Charleroi, mais aussi autour de Namur, Dinant, Nivelles, volant, pillant et trucidant au passage. Elle était connue sous le nom de « La Bande de Charleroi ».
Signez Sire ; Arrachez au glaive de la loi
Neuf coupables qui n’ont d’espoir que dans le Roi.
Sept têtes seront épargnées.
Mais Hugo ne reconnut pas ces vers. Et pour cause, il ne les avait pas écrits. Mais s’il répliqua, il donna quitus à l’usurpateur.
[…]
Quand il s’agit de sauver des têtes, je trouve bon qu’on use de mon nom, et même qu’on en abuse.
J’ajoute que, pour une telle cause, il me paraît presque impossible d’en abuser. C’est ici, à coup sûr, que la fin justifie les moyens.
Que l’auteur pourtant me permette de lui reporter l’honneur de ces vers, qui, je le répète, me semblent fort beaux.
[…]
Fort de cette indulgence, et de ce compliment, l’usurpateur se dénonça. Il s’agissait de notre ami Adolphe Mathieu.
Les relations entre les deux hommes s’étaient pourtant inaugurées sous un jour peu favorable pour Adolphe.

Il s’était intéressé à Roland de Lassus, on l’a dit. Projetant en 1840 de publier une deuxième édition, augmentée d’une nouvelle partie en prose, de la biographie qu’il lui avait consacrée en vers, il écrivit à Victor Hugo, le 15 mai 1840, pour lui demander quelques vers pour sa préface. Hélas pour lui, sa prose ne dut pas plaire à l’auteur des Misérables, lequel lui répondit poliment que l’auteur de ces vers fera aussi bien que lui. Adolphe Mathieu, très fier de la réponse de Victor Hugo, qu’il prend au premier degré pour un incontestable compliment, décide de publier celle-ci dans la deuxième édition de son

poème consacré à Roland de Lassus, qu’il s’obstine à appeler toujours de Lattre. L’autographe original de Victor Hugo nous est parvenu grâce à Mathieu qui l’a fait insérer, en regard du texte imprimé de la lettre, dans un exemplaire, relié par Idelphonse-Louis Masquillier, un des meilleurs relieurs romantiques. Il offre cet exemplaire, véritable objet de bibliophilie, à la Bibliothèque communale de Mons.
Ses biographes rapportent qu’il fut atteint d’une congestion pléthorique l’empêchant de continuer ses occupations favorites. Nous sommes là autour de 1872. il décède à lxelles, le 13 juin 1876, à l’âge de 72 ans. Ses obsèques y eurent lieu le 15. Il y eut « concours nombreux de monde » et quelques discours élogieux et l’inhumation eut lieu le même jour, au cimetière de Mons, sous un monument élevé à la mémoire de la famille Mathieu-Accarain.
Bernard Chateau,