Tout ça, grâce – ou à cause – de deux émissions: un jour dans l’histoire, sur la Première, RTBF. Et l’histoire continue… Je vous partage ici une conviction.

Quand on reconnaît plus de voix dans les archives de la Sonuma que dans les voix de l’antenne, c’est qu’on commence à appartenir plus au passé qu’au futur. Le tout est alors d’être dans le présent, résolument.

Mais ce n’est pas vrai qu’avec le temps tout s’en va… La preuves est là. Avec les voix retrouvées et identifiées dans ces archives, contrairement à ce qu’affirme la chanson. Non, “on oublie [ni] le visage et on oublie [pas] la voix”. Avec cette chanson-même, écrite et composée en 1969, enregistrée en octobre 1970 et sortie en 1971, il y a plus d’un demi-siècle…

Mais c’est vrai, par contre, que la chanson est jolie. Et c’est vrai que l’idée semblait aimablement romantique… et les mots de Ferré d’une beauté désespérée. 0n leur trouvait des élans rimbaldiens, qui plaisaient alors. “On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans”…

Et même, on se prenait à rêver: “je volais, je le jure, je jure que je volais”… Mais on s’est fait dépassé – par le temps: “Et nous voilà ce soir”, concluait Brel… c’était en ’67…

On était “moderne”, pourtant… Elle serait donc éphémère?

Et nous voilà en 2024… à reconnaître les voix des archives radiophoniques. Et à nous rassurer en écoutant Brassens: “Le temps ne fait rien à l’affaire”… Il faut vouloir que ce soit vrai. Avec une ultime détermination, qui parfois s’ébrèche: les “cons“, ce sont les autres… “jeunes blancs-becs“, forcément mais sans mérite, ou “vieux mecs“, assez intrépidement.

Ainsi, voici, réunis ici, au fil des mots, et sans l’avoir voulu, “les trois hommes dans un salon” : l’interview de François-René Cristiani, alors jeune journaliste pigiste à  Rock & Folk, réalisée le 6 janvier 1969. Les trois hommes dans un salon – Brel, Brassens, Ferré – sont devenus aussi “trois hommes sur la photo”, tant elle est célèbre. Le photographe s’appelait Jean-Pierre Leloir.

Bernard Chateau,

image de tête: google maps

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