On lisait dans un journal local qui s’était lancé dans la description des villages de la région du Centre, ce portrait de Carnières…

Carnières. C’est peut-être, de toute la région, le village dont la réputation est la plus assise. A quelqu’un qui déraisonne, On dira : « a S’té ni d’Carnières ? ». « N’êtes vous pas de Carnières ?». Pour expliquer cette particularité, on raconte ces histoires ; lorsqu’arrivèrent les premiers gendarmes à cheval coiffés de kolbaks, une femmes voyant un de ces gendarmes descendre de cheval s’écria : « mon, ça s’desmonte soula ! » : « oh, cela se démonte…

– un cortège devait passer sous un pont : lorsqu’arrivèrent les drapeaux, on s’aperçut que les hampes étaient trop hautes ; pour remédier à cet inconvénient, on les scia en deux . – Des terrassiers creusaient un trou ;à un certain moment, ils devinrent inquiets de savoir ce qu’il feraient de la terre enlevée. « C’né ri, no ferons in tro a costé pou l’met dedin”: “Ce n’est rien, nous ferons un trou à côté, pour la mettre dedans ».

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En wallon, on appellera “fauve“, une fable, un conte, un canular. On dira “Arètez dè m’ èstitchi dès fauves disin, bon!, dji n’vos crwès ni! Rv. C’est co pus pire qu’èl fauve qui dure toudi (cela n’en finit pas). On trouvera dans “carabistouye”, le synonyme: baliverne, carabistouille (belg). Si c’est pou raconter dès carabistouyes dinsi, strapez vo babaye, on s’ra trankîyes!

Alors, disons que tout ceci répond assez précisément à la définition de fauve ou de carabistouye. Et que les carnièrois ont choisi de les assumer joyeusement.

Bernard Chateau

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