Dans les Comptes du Domaine de Binche pour cet exercice, on mentionne que Philippe Boulvin a tiré des navées de pierres de roches de Carnières aussi des carreaux pour les ouvrages des châteaux de Binche et de Mariemont. Mention de Pierre Dartevelle, manouvrier.

Les documents du commencement du XVle siècle mentionnent l’existence de carrières de grès et d’autres pierres. Leur exploitation ne cessa que vers 1840. Elles eurent en tout cas une certaine importance puisqu’elles fournirent de 1548 à 1622, la presque totalité des moellons qui servirent à la construction du château de Mariemont. Au siècle suivant, au cours des années 1610-1611, si nous nous en rapportons au Compte des Domaines de Binche, c’est encore avec des matériaux de Carnières que l’on édifia plusieurs grands bâtiments à Binche, notamment le château de cette ville.

D’ailleurs elles n’approvisionnaient pas que la bâtisse; elles livrèrent aussi des pierres pour la construction des voûtes. Un tableau du service des routes du Waterstaat et Travaux Publics de 1819 prescrit pour d’importants travaux de pavage, l’emploi de pavés et de bordures provenant des carrières de Carnières.

Ces carrières étaient de diverses sortes.

Sur le Pairois, au Grétot ainsi qu’aux Trieux d’Airmont, on exploitait des blocs se trouvant dans le sable, très abondants car on les retrouve encore dans toutes les vieilles constructions du village. Il s’agit de « grès mamelonnes» qui sont un constituant normal des sables blancs d’âge landénien (éocène inférieur). Au Pairois, diverses sablières ont été ouvertes et le nom même de Pairois (Perrois ou Pierrois) vient confirmer la présence de pierres.

Sur la colline occupée jadis par les bois de la Haye et le Bois de Ligne, on trouvait des schistes houillers qui furent également utilisés pour la construction.

A Collarmont, roulées dans une argile très compacte et entremêlées de bancs de sable, on rencontrait des masses de cailloux concrétionnés, caverneux, de couleur grisâtre avec des filets ressemblant à du carbonate de chaux.

Enfin, sur les campagnes de Warimez et d’Escosson, comme sur la partie dite Waudempret, (terrains situés entre la rue de la Gade, rue de la Rosière, cimetière de Mont-Sainte-Aldegonde et cimetière militaire de Collarmont), on trouvait au début du
XIX° siècle, des carrières d’assez grandes dimensions qui ont certainement dû fournir des masses de pavés. Aujourd’hui, il n’existe plus ni carrières, ni sablières; seuls quelques toponymes sont là pour nous en rappeler le souvenir.

A. MARRÉ-MULS.

D’après des notes manuscrites de José Decamps.
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