Les comptes des pauvres analysés ci-dessous concernent les années 1615 à 1750. Ceux-ci furent recopiés avec soin par G. Decamps aux Archives de l’Etat à Mons. « Nous copions les articles de ce compte et les annotons», dit-il dans ses notes.
Le premier compte est celui rendu de la Toussaint 1615 à la veille de la Toussaint 1616.
De 1015 à 1710, les comptes sont établis de la Toussaint au 31 octobre; de 1711 à 1738, du 1er janvier au 31 décembre; de 1739 à 1750, par période de trois ans. Toutefois, plusieurs années ne sont pas reprises dans la copie. (De 1616 à 1633, de 1634 à 1636, de 1637 à 1640, de 1643 à 1645, de 1646 à 1662, l’exercice 1667-1668, l’exercice 1670-1671, l’exercice 1675-1676, de 1694 à 1697, l’exercice 1699-1700 et l’année 1724.
Chaque compte mentionne le nom du mambour (1), vient ensuite la rubrique recette totale et dépense totale. Si le montant total des dépenses figure sur chacun des comptes, il n’en est pas de même pour celui des recettes. Celui-ci ne figure qu’en regard de chaque type de recettes, par contre le montant de l’indemnité octroyée est rarement indiqué, seul le nom du bénéficiaire est repris.
Distributions, grains, nécessités, gages, pauvres secourus sont les principales rubriques de ces indemnités versées tantôt en espèces, tantôt en nature. « A maître Augustin Coppin, maître d’école, une rasière de grains pour son gage de l’an 1674. »
Ces comptes nous renseignent ici, sur l’instruction donnée aux enfants pauvres et nous livrent le nom cu maître, le nombre ou le nom des enfants, là sur le nom d’un médecin, du curé ou du mambour de l’église.
Nous percevons à travers ces comptes des pauvres le climat social de ces an- nées de la fin du 17e et du début du 18e siècle.
Dès 1641, la présence de cloutiers est attestée à Carnières. De 1641 à 1750, une trentaine d’interventions ont permis à des enfants pauvres d’apprendre le métier. Ces interventions consistaient en la fourniture de « botte de fer» ou pendant les années les plus difficiles, de demi-botte. Les « modérations de rendages» (1684), « les revenus des pauvres sont diminués à cause de la guerre» (1€89-1690) (2), « c’est encore le temps de guerre » (1690-1691) (3), « modération à Jean Delmosée ce 28 sous à cause des contributions de 1703, 1704 et 1705», « louage d’un grenier pour les grains des pauvres réfugiés (1708-1709) à Fontaine», déduit à Jean Delmosée 4 livres du rendage de son pré qui a été foulé par l’armée de M. de Vendosme allant à Braine-l’Alleu » (1709- 1710) (4) ou encore « modération à Jean Delmosée pour fourragement à Carnières par les alliés allant au siège de Mons (1713) » enfin « les années 1741-42 furent des époques de chéresse, il y eut beaucoup de malades». Autant de notes qui nous font apparaître la situation du village.
Les bénéficiaires des aides reprises aux comptes des pauvres sont très souvent des veuves, des orphelins, ces vieillards et des malades. Des raisons diverses justifièrent les interventions : pour n’en citer que quelques exemples : « l’écolage», « souliers, ca-misole, bas, cotte, couverture», chariot de bois, botte de fer», ou encore « linseau» (5).
Si malheureusement, quelques années n’ont pas été reprises dans ces comptes, nombreux sont cependant les renseignements assez précis qui nous permettent d’avoir une image de Carnières à cette époque.
A. TAMINIAUX.
(1) Mambour.
(2) Il s’agit de la guerre dite de la Ligue d’Augsbourg 1689-1697.
(3) 1690. Le maréchal de Luxembourg remporta la victoire de Fleurus sur les Autrichiens et les Hollandais.
(4) 1701-1714 : Guerre de la Succession d’Espagne.
(5) Cercueil.
COMPTES DES ¨PAUVRES (XVII et XVIII° siècles)
Les comptes des pauvres analysés ci-dessous concernent les années 1615 à 1750. Ceux-ci furent recopiés avec soin par G. Decamps aux Archives de l’Etat à Mons. « Nous copions les articles de ce compte et les annotons», dit-il dans ses notes. Le premier compte est celui rendu de la Toussaint 1615 à la veille de…