Carnières est arrosé par la Haine et par les trois ruisseaux qui forment cette rivière et qui, après avoir coulé du Sud au Nord, se réunissent sur son territoire, non loin du Calvaire, à une altitude de 108 m.

De là, la rivière formée s’infléchit quelque peu vers l’Ouest et se dirige par Morlanwelz, Haine-Saint-Pierre, Haine-Saint-Paul, Saint-Vaast, Trivières, etc… vers Mons et Condé.

Ces trois ruisseaux principaux sont :

I. La Haine proprement dite, qui prend sa source à la Fontaine Saint-Médard à Anderlues, côtoie le hameau de Lalue sur cette commune, entre à Carnières du côté de la ferme du Viernoy, traverse Carnières du Sud au Nord en dessinant de nombreux méandres. Dans les anciens documents, elle porte le nom de riviere d’Anderlues, rieu du Vernoy. Sur Carnières, ce bras de la Haine reçoit divers rieux ou richons nommés : le rieu du Bois des Vallées traversant le bois ainsi appelé, le ruissolet du Roquia ou Rotiau, le ruisselet du Pairois.

Tous ces ruisselets ont leur source sur Piéton, au sommet ou sur les pentes de la dorsale qui fait la séparation des bassins de l’Escaut, par la Haine et de la Meuse, par le Piéton et la Sambre.

Ces divers cours d’eau, ainsi que de nombreux ruisselets s’épandant de la Ferme du Beauregard vers la vallée, ont été, au début du siècle, détournés en grande partie d’abord pour les industries du Centre puis, pour le captage d’eau potable de la SNE, pour Morlanwelz et La Louvière. Il faut dire qu’à l’époque, ces cours d’eau étaient remarquables par leur abondance et leur limpidité.

A l’Ouest, la rivière du Viernoy se grossit du rieu du Crouya coulant le long du vieux chemin de Namur et du rieu des courtils de Cambray, autrement dit Fossé des Croix. Elle recevait encore, le rieu de la Profonde Fontaine, supprimé en 1860 dans des travaux de drainage, de même que le rieu de la Pisselotte, également drainé une vingtaine d’années plus tard

II. Le ruisseau d’Airmont, alias de la Tour d’Airmont ou des Waressaix, qui a sa source près de la ferme d’Airmont. Il formait à cet endroit un étang aujourd’hui disparu ; il s’alimente de divers petits cours d’eau tels que le rieu du Bois d’Airmont autrement dit rieu des Cavagnes et du rieu de la Fontaine au Cerisier pour former la rivière de la Tour qui passe sous l’ancienne ferme Bughin à Waressaix et se jette dans la Haine.

III. Le ruisseau du Bois de la Haye dont la source se trouve au hameau d’Hanne-chuelles ou Ansuelle à Anderlues et qui a pris son nom de l’ancien bois aujourd’hui dérodé, appelé Bois de la Haye ou de l’Haye, sur le territoire d’Anderlues.

A Carnières, on le dénomme différemment : Seconde Haine, rieu du Moulin, rieu du Bois de Chèvremont. Il reçoit du côté Ouest les rieux de Warimez, d’Escosson, de la Rosière dont la source est à Mont-Sainte-Aldegonde, le rieu de l’Espinette, venant de la campagne de ce nom, le ruisseau des Presles arrivant au bord de la colline du Bois des Faux. Du côté Est, mentionnons le rieu de la Taillette, le rieu du Becquet ou Bechet dit aussi de Collarmont et le rieu de l’Hôpital cui prend naissance au Bois de l’Hôpital (actuelle Cité Bougard).

La Haine, après sa formation, reçoit encore sur Carnières à l’Est, avant d’entrer sur le territoire de Morlanwelz, le ruisseau du Bois de Ligne. A l’Ouest jadis, elle s’alimentait encore du rieu des Prés à l’Abandon et du ruisseau de la Gratinne qui tous deux, ont été drainés.

Autrefois, grâce aux bois nombreux qui couronnaient la cime des collines, tous les ruisseaux de Carnieres possédaient un debit d’eau bien plus considérable que de nos jours.

Au commencement du XVIlle siècle, la Haine et tous ses ruisseaux tributaires étaient très poissonneux ; on y pêchait couramment l’écrevisse, l’anguille, le brochet, les carpillons, la loche, la truite et d’autres poissons qui ont complètement déserté nos parages par suite de déversements d’eaux industrielles.

Cà et là, ils formaient des viviers ou étangs assez étendus, parmi lesquels nous citerons entre autres, le Vivier de Chèvremont, à la limite de Mont-Sainte-Aldegonde et aujourd’hui complètement disparu; le Vivier des Communes de Collarmont (voir carte de Ferraris, 1770), et le Vivier du Moulin du Seigneur, près du Moulin Brûlé (entre la rue de la Gade et la rue de la Case); les Viviers du Seigneur, derrière l’ancien château des Seigneurs de Carnières, à l’emplacement actuel du Home Notre-Dame du Sacré-Cœur, ancien pensionnat des Sœurs de la Providence.

Nous pourrions citer aussi, l’étang d’Airmont, l’étang du Bois de Ligne (entre la Chaussée Brunehault et la rue Alexandre-Louis Martin), les étangs de la Platinerie, tout au bas de la Chaussée Brunehault, le long de la rue Vanrôme.


De toutes parts, par suite de la superposition de plusieurs couches Imperméables sourdaient des fontaines.

1. Fontaine du Beauregard. Dans un acte de 1752, on parle du « ruisseau venant de la Fontaine de Beaure- gard, passant par le Pachy à ronses ». Cette fontaine se trouverait au pied du terril du Bois des Vallées,

2. Fontaine de la Blanquirie. Dans la ruelle de la Blanchisserie. L’entrée de cette ruelle est dans la rue Bughin, en face de la maison du Docteur Bouillon.

3. Fontaine au Bois. Entre l’actuelle rue de Namur et le Beauregard. Citée en 1560. Mais en 1545 et 1552, on parle du « rieu de la Fontaine au Bois, vers le chemin de Namur ».

4. Fontaine Catelotte. Un acte de 1652 parle du «rieu de la Fontaine Catelotte vers le chemin allant à la Chapelle ».

5. Fontaine au Cerisier. Un texte de 1435 parle du « rieu de la Fontaine au Cherisier » ; en 1523, on cite : « le chemin de la Fontaine du Cherisier et le bonnier… » ; tandis qu’en 1658, on dit : « A la Fontaine au Cherisier dite Trichon ». Cette fontaine existait encore au début du siècle et d’ailleurs, il y a encore des sources au Trichon.

6. Fontaine Douce. Située dans le Haut du Trichon. En 1639, on parle de « Doulce Fontaine, vers le chemin de Carnières à la Chapelle-lez-Herlaymont» et en 1757, on situe cette fontaine «vers les terres d’Airmont et de Beauregard ».

7. Fontaine de l’Hostée. Cette fontaine existait au bout d’une ruelle longeant la cense ou ferme de l’Hôtel, presque contre la Haie, à quelques pas du Pont Noiron (localisé rue Saint-Eloi). Actuellement, l’emplacement de cette fontaine est situé à l’Ecole communale des garçons de Carnières Centre.

8. Fontaine le Malade. En 1489, on parle de « la Fontaine le Malade, dime à Carnières et à Viernoit ». Elle était conc située à Timonpréa.

9. Fontaine Miclet. Située au bas de la rue Bughin, anciennement appelée rue Miclet.

10. Fontaine Profonde. Sur la rive gauche de la Haine. Citée dès 1693. « Champ de la Profonde Fontaine, entre le Rieu du Viernoy, le chemin de Namur, le chemin d’Anderlues et un ruisseau venant de ce chemin, se jetant dans la Haine derrière les prairies du Viernoy, un autre ruisseau vers le milieu de ce champ ». Ce champ est traversé par le chemin de fer.

11. Fontaine al Sounoire.

12. Fontaine al’ tonnoire.

13. Rieu de la Fontaine. Cité en 1435 mais non situé.

14. Fontaine de la rue d’Anderlues, en face des numéros 17 et 18 de cette rue. Dans un article prochain, nous étudierons les nombreux ponts qui ont existé sur ces cours d’eau (1).

A.-M. MARRÉ-MULS.

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