Le 16 décembre 1944, une attaque surprise allemande, l’offensive Von Rundsteit, est le point de départ de la Bataille des Ardennes.

Alors, encerclés de toutes parts, à Bastogne, par les troupes allemandes, les américains étaient devenus « le trou dans le beignet », selon l’expression consacrée. La bataille des Ardennes, décrite par Winston Churchill comme « sans aucun doute la plus grande bataille américaine » de la Seconde Guerre mondiale se solde par un bilan humain très lourd : 65 838 morts ou disparus au sein de la population, des troupes alliées et allemandes. L’armée américaine dénombra 10 733 soldats tués et 42 316 blessés. Environ 2 500 civils belges et 500 luxembourgeois furent tués.

 Quant au « Nuts » du Général Mc Auliffe aux Allemands, il fait la légende de l’engagement allié.

J’ai le souvenir que ma grand-mère disait avoir été particulièrement effrayée par ce qui semblait renverser le cours de l’histoire, qui semblait s’écrire depuis le Débarquement du 6 juin.

80 années plus tard, on pense à ces anonymes, qui étaient en première ligne, par conviction de l’évidence à servir.

Renée Lemaire

Renée Lemaire, l’ange de Bastogne, était née le 10 avril 1914 à Bastogne. Elle est morte le 24 décembre 1944. Elle avait tout juste 30 ans. Infirmière, elle s’était portée volontaire pour soigner des soldats américains dans un dispensaire aménagé dans un établissement commercial dans la localité. Elle est tuée dans un bombardement de l’antenne médicale.

Augusta Chiwy

Augusta Chiwy est née au Congo belge d’une mère noire et d’un père blanc vétérinaire de Bastogne, où elle vécut à partir de ses 9 ans. On comprend que cette seule histoire personnelle suffirait à écrire des pages. Infirmière en 1943 elle avait entrepris de revenir à Bastogne voir son père pour Noël et était arrivée le 20 décembre. Augusta apporta son aide dans la même antenne médicale que Renée Lemaire, dirigée par le médecin John Prior. Augusta est décédée le 23 août 2015 près de Bruxelles.

Alors qu’il s’agissait de féminiser les noms de rue, Bastogne puisa dans les patronymes de ces femmes qui furent admirables. Deux clos portent leur nom.

Une occasion de se souvenir, forcément.

Bastogne; Noël 1944. L’histoire s’est aussi écrite par le courage de femmes qui étaient alors seulement des anonymes… L’odonymie leur rend aujourd’hui un juste hommage.

Et puis Bastogne…. qui titre cette évocation a été une pièce de théâtre de Jean-Pierre Gallet et Léonil McCormick, qui reçut le prix André Fraga de l’Académie. Il était alors Directeur du Théâtre de la Valette, à Ittre. C’était en 2004.

La mise en scène était de Christian Ferauge et sur scène, il y avait Didier Colfs et Léonil McCormick. Xavier Letroye assurait la technique et la régie.

C’était là un hommage à tous ces jeunes GI’s Américains qui sont tombés sur notre sol pour que vive la liberté: une famille, au fin fond de l’Iowa, a vu partir l’aîné pour la guerre à la suite d’une de ces vaines disputes familiales comme il en arrive tant. Et vit la bataille, à travers ses lettres et ses carnets.

Tout cela, pour se souvenir, simplement, que la liberté a un prix… Et se rappeler la nécessité de l’urgence à devoir la servir…

Rien n’est jamais acquis.

Bernard Chateau





Accueil » Et puis, Bastogne…