Fernand, Maximilien, Léon Jacquet vient au monde le 2 novembre 1888, à Petite-Chapelle, sur la frontière française. Ses parents sont propriétaires terriens et cultivateurs. Après des études à l’école du village, à Couvin et à l’Athénée de Chimay, son oncle, officier lui-même, influencera son choix pour la carrière militaire. Dès octobre 1907, il est à l’Ecole Militaire. Attiré par l’aviation, il obtient en 1913 ses brevets de pilote civil – le n°68 – et militaire.
La Guerre éclate. Le 17 avril 1915. Banjo, c’est son nom de guerre, est le premier pilote belge à remporter un combat aérien et devient, le 1er février 1917, le premier as belge. Il est aussi, en 1917, le pilote qui transportera le roi Albert sur le front. A la fin de la guerre, iI aura livré 126 combats aériens, au cours de 344 sorties opérationnelles et compté 7 victoires.
Après la Guerre, c’est vers l’aviation civile qu’il se tourne. On le trouvera en Autriche, en Hongrie, en Pologne pour y étudier les potentiels d’établissements de lignes aériennes et d’écoles d’aviations.
Ses activités l’amènent aussi à Charleroi – et plus tard à Zeebrugge.
À 186 mètres d’altitude, le «Mont du Berger», à Gosselies, est le point de départ de l’histoire de l’aéronautique. En mai 1920, une «Société d’aviation du bassin de Charleroi» y assure les premiers vols. En juin est fondée la SEGA (SA Entreprises Générales d’Aéronautique). Elle vise la mise en œuvre de moyens de travail aérien, au départ d’un terrain d’herbe de seize hectares, dont la piste fait 300 mètres. Fernand Jacquet est partie prenante. Le 28 août 1920, il accueille le roi Albert Ier venu inaugurer les installations. Les activités aériennes et les activités de construction, d’assemblage, d’entretien, de réparation et de commercialisation se développent bien. La société SEGA met aussi sur pied une école de pilotage dont Jacquet prend la direction en 1921. Elle formera, de 1921 à 1932, soixante promotions d’aviateurs militaires, soit plus de 300 élèves. En 1931, «Avions Fairey sa», de l’anglais Richard Fairey, et dont la SEGA sera actionnaire, va donner une nouvelle impulsion à l’activité. Fernand Jacquet en sera le Directeur commercial.
Il se retirera à Leval-Chaudeville.
Mais ce ne sera pas la fin de ses engagements. Pendant la 2° guerre, il organise un service de renseignement et une chaîne d’évasion d’aviateurs alliés tombés en Belgique. Le réseau aura aidé 160 aviateurs. Arrêté en 1942 et emprisonné à la citadelle de Huy, il décède en 1947.
«Ma tombe doit être laissée dans l’abandon, à moins que l’aviation belge n’estime convenable d’invoquer mon souvenir, pour son Histoire à Elle.»
Fernand Jacquet
C’est l’inscription qui figure sur sa tombe.
Une stèle inaugurée en 2016 lui rend hommage à Petit-Chapelle. Une rue Fernand Jacquet à Châtelet et une rue du Capitaine Aviateur Jacquet à Suarlée perpétuent son souvenir.
Bernard Chateau,