Entre le moment de la rédaction et celui de l’impression, Désiré le facteur nous a quitté. Le C.R.E.C.C. prie la famille d’accepter ses condoléances émues et respectueuses.

Désiré Busquain est né à Carnières le 6 juillet 1891. Dès l’âge de douze ans, il travaille dans la mine. Sa jeunesse se déroule sans histoire. Toutefois, il rappelle volontiers sa participation à la course cycliste Carnières — Bruxelles et retour, course qu’il termine à la quinzième place sur 37 partants et ce, malgré plusieurs crevaisons et la fêlure de son guidon.

En 1910, il est appelé au service de la Garde civique; son esprit antimilitariste l’incite à chercher une raison valabie pour en être exempté : un emploi de facteur dominical est vacant à la poste d’Anderlues. Il postule la place et est accepté. Pour se rendre à son travail, il prend le train de 4 h. 45 en gare de Carnières et termine son service à midi : tout ce temps et une longue tournée pour 1,50 F.

En 1912, un candidat facteur ayant démissionné du bureau de Carnières, il se présente et est admis « facteur surnuméraire ».

La même année, il entre au Chemin de fer comme piocheur pour un salaire de 2 francs 50 par jour.

L’année suivante, il devient « facteur fictif» et reçoit sa nomination officielle quelques jours avant la guerre, le 31 juillet 1914.

Il effectue toutes les tournées. Une des plus longues : rues Bassy, Solray, St-Eloi, Roujuste, Petit St-Hilaire, Gade et Rosière.

Que de kilomètres parcourus en 32 ans de service et que de nouvelles, bonnes ou mauvaises, distribuées dans nos foyers! En 1946, la pension bien méritée.

Les anciens Carniérois se souviennent ce « Désiré, le facteur », mais aussi de « Désiré, le garde-chasse » quand, fusil à l’épaule, il se rend pendant 17 ans au Bois des Vallées, comme garde pour Monsieur le Pharmacien Mahy et, étant pensionné, dans le Namurois pour Monsieur Maudoux. C’est ainsi qu’il est nommé garde-chasse assermenté par la province de Namur. Il participe à de nombreuses chasses ; ses plus beaux trophées: deux sangliers et deux chevreuils.

L’année dernière, ayant appris que le Musée Postal de Bruxelles recherchait des anciens équipements de facteur, il n’hésita pas à lui faire don de ce qu’il possédait encore ; des souvenirs, pourtant.

Toute une vie de travail, d’honnêteté et de serviabilité, celle d’un brave Carniérois parmi tant d’autres.

Léon DEPERSENAIRE.

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