ANNIVERSAIRE DE RASOURCI (Extrait d’un journal de 1938.)

Il y a aujourd’hui 125 ans que la sinistre machine qui reçut le nom de « guillotine » fonctionna dans le Centre, pour la dernière fois. C’est, en effet le 7 avril 1813 que furent exécutées quatre personnes sur la Grand’Place de Carnières, au pied du fameux marronnier que le tonnerre foudroya quelques années avant la guerre de 1914.

Les coupables avaient donc commis un crime bien grand ?

Jugez-en! Si nous nous en rapportons à la relation colportée par la suite, les quatre compères avaient tenté un vol à main armée dans une maison se trouvant au lieu dit « Fond des Maçons» et, en forçant la fenêtre de la dite maison, ils donnèrent l’éveil aux habitants qui blessèrent à coups de bêches et d’autres ustensiles, ceux qui voulurent passer et mirent en fuite les autres; naturellement, les blessés furent tenus en respect et durent dénoncer leurs complices. Tous quatre furent arrêtés, jugés, condamnés à mort et exécutés le 7 avril 1813 à une minute d’intervalle, à partir de midi précis.

Comme bien on pense, l’affaire eut un grand retentissement dans la région : on en parla longtemps; elle provoqua des courants divers d’opinions ainsi que l’appellation de « rascourci» pour désigner d’une façon générale les Carniérois. Cette épithète fut surtout tenue en faveur chez les habitants de Morlanwelz qui, aimant à se considérer comme des citadins parce que la famille Warocqué s’était établie chez eux et avait considérablement contribué à l’embellissement de leur localité, voulaient ainsi marquer leur supériorité.

Pourtant, les documents officiels nous montrent que, en l’occurrence, il y eut manque de discernement de leur part, car parmi les quatre coupables, deux étaient des leurs…
Accueil » GUILLOTINE, GUILLOTINES ET RASCOURCIS