Au XIX ° siècle…. A CARNIERES-SUR-HAINE EN 1804

Il est inutile de rappeler ici, l’importance du jeu de balle, sous toutes ses formes, comme sport typiquement local et régional.

Depuis tout temps, Carnières y a toujours brillé. Il est prouvé que ce jeu existait dans nos régions dès la seconde moitié du 18e siècle.

A l’occasion de tournois intercommunaux ou régionaux, l’enjeu consistait souvent en la remise, à l’équipe victorieuse, d’une souvenir durable consistant en une argenterie, en l’occurrence, une balle en argent (actuellement encore : balle du roi — au championat du Sablon).

Ce souvenir, propriété de l’équipe entière, étant indivisible était offerte en « Ex-voto » au Saint protecteur de la Paroisse. En l’occurrence à Carnières : Saint Hilaire.

Dans son recueil de notes sur Carnières, tome sur le XIXe siècle, année 1804 (10 Nivôse an XIl – 9 Nivôse an XIII), Gonzalès DECAMPS écrit qu’en 1873 se trouvait à la sacristie de l’ancienne église de Carnières, une de ces « balles » en argent, réparée en 1863 par M. L. BARBIER, orfèvre à Binche et portant l’inscription suivante: « J’appartiens à St Hilaire, patron du village de Carnières. En ce temps, pasteur c.c. MERCIER – 1804.

Dans la boîte préservant cette balle, se trouvait une feuille manuscrite avec les indications suivantes : « Cette balle d’argent fut gagnée le jour de la Saint-Pierre à Anderlues par de vaillants joueurs de balle, tels que Joachim FRANC, grand milieu, Jean-Jacques DUVIVIER, Charles Joseph DUVIVIER, Norbert DUVIVIER, Médard BOUGARD, boulanger. Elle fut donnée par Monsieur de LEUZE. – signé : J. J. BARAT, clercq de Carnières – 1804 ».

Qu’est devenu ce souvenir unique ? La question reste posée.

Toute personne du « 3e âge» qui se souviendrait d’avoir vu cet ex-voto en l’église actuelle de Carnières, pourrait-elle nous éclairer plus amplement à se sujet?

А. М.

Au XXme siècle…

Il est malaisé d’établir l’époque vers laquelle le jeu de balle s’implanta dans le Centre. Son origine remonte vraisemblablement au jeu de paume dont les luttes sont décrites par les chroniqueurs français du XVIII siècle.

Ce jeu se pratiquait chez nous de plusieurs manières : petite balle avec ou sans tamis – demi-dure – pelote…

Carnières connut sa période de gloire avec les Magnies, Fricoux, Victor, Saint-moulin, Rayez, Vandezande…

Une ducasse de quartier n’était pas complète si une lutte de jeu de balle n’était inscrite à son programme.

Au jour annoncé, la place du quartier s’entourait de bancs; les cinq joueurs locaux devaient affronter l’après-midi, l’équipe réputée d’une localité voisine.

Devant plusieurs centaines de spectateurs assis ou debout, les hostilités s’ouvraient à l’heure indiquée par le tintement précipité de la sonnette du chef expert « l’arbitre »,

Les joueurs prennent leur place respective : les uns occupent le petit jeu (rec-tangle de 40 mètres de longueur sur 7 mètres de largeur); les autres, le grand jeu (trapèze dont la petite base est juxtaposée à la largeur du rectangle; sa hauteur de 30 mètres, sa grande base de 18 mètres).

Le jeu commence par la « livrée », opération qui consiste à lancer la balle du la balle ainsi livrée est trapase dans le echangle, dar pointeurs de tam su autre partie elle dessine dans l’espace de gracieuses trajectoires pendant que les spectateurs traduisent leur émerveillement par des acclamations et expressions admiratives dont les images savoureuses fleurent bon notre terroir.

TECHNIQUE DU JEU

La lutte met en présence deux équipes. Chacune de ces équipes se compose de cinq joueurs ayant leur dénomination spéciale: les deux joueurs se trouvant à l’avant s’appellent « côrdis »; immédiatement derrière eux, se trouve le « petit mitan », ensuite viennent le « grand-mitan » et le « derrière ».

Les balles chassées au-dessus du jeu dans le sens de la longueur sont « outres », les balles roulant hors du jeu à droite ou à gauche décordent et forment des « chasses », de même que celles arrêtées dans le jeu.

Pour s’octroyer les chasses et obtenir un « 15 » il faut chasser de volée ou au premier bond, la balle au-delà des chasses; on ne peut toucher la balle avec une autre partie du corps que les mains sans donner « 15 » à son adversaire.

L’échelle des prix se fixe comme suit : La première balle à l’avantage d’une équipe : 15; la deuxième : 30; la troisième : 40; la quatrième constitue le jeu.

Les parties sont ordinairement de 7, 8 et même 12 jeux.

L. W.

Feuillets n° 3, avril 1973

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