C’est la milice créée en octobre 1830 dans la jeune Belgique indépendante. Elle s’est formée suite à l’unification des gardes bourgeoises qui s’étaient constituées lors de la Révolution belge, le 26 août 1830, suite aux émeutes survenues la veille à Bruxelles, après la représentation de l’opéra romantique d’Auber, la Muette de Portici, au théâtre de la Monnaie.

Au départ, la Garde civique est organisée au niveau communal dans toutes Les communes de plus de 30.000 habitants, suite à un arrêté du 26 octobre 1830. Elle est composée de citoyens entre 21 et 50 ans, prioritairement les jeunes célibataires et veufs sans enfants, ne faisant pas partie de l’armée, n’étant pas ecclésiastique et ministre des différents cultes ou infirme. Il faut se rappeler que jusqu’en 1909, existait un tirage au sort, afin de désigner parmi les jeunes gens en âge de faire leur service militaire, un certain nombre de conscrits fixé par les besoins de l’armée. Il restait donc des hommes libres de toute obligation.
Des dérogations et dispenses de service peuvent être obtenues pour cause de maladies, difformités, mutilations et autres nécessités d’entretenir sa famille. D’ailleurs, le 31 octobre 1830 un arrêté va instituer dans chaque commune, des conseils pour l’examen des réclamations à faire par les personnes inscrites et de déterminer les cas d’exemption. Le Conseil sera composé du bourgmestre et de deux membres choisis par la Régence et pris dans son propre sein. En cas de nécessité reconnue, le Conseil sera assisté d’un médecin ou d’un chirurgien.

La Garde civique a pour mission : Maintenir l’obéissance aux lois, conserver ou rétablir l’ordre et la paix publique, assurer l’Indépendance de la Belgique et l’intégrité de son territoire.

La Garde civique est constituée en Compagnies commandées par un capitaine et subdivisées en trois bans. Le premier ban joue un rôle au niveau national; il est essentiellement destiné à faire respecter l’inviolabilité du territoire. Le deuxième ban (les hommes entre 35 et 50 ans) seconde l’armée nationale sans toutefois sortir de la province. Le troisième ban est sédentaire.
Le service ordinaire consiste à monter la garde, effectuer des patrouilles pour la sûreté des personnes, la conservation des propriétés et le maintien de l’ordre public.

Le 9 novembre 1830, apparaît un arrêté relatif à la rétribution par les individus qui ne peuvent faire le service de la Garde civique.
Les gardes du le ban s’exerceront tous les dimanches pendant 2 heures. Quant aux autres, ils auront moins d’heures d’exercices; ce qui plus tard, qualifiera la Garde civique d’armée « d’opérette » ou « des soldats du dimanche ».
Au début, les Gardes s’habillent à leurs frais sauf s’ils n’en n’ont pas les moyens. Il en va de même pour l’armement : ceux qui possèdent un fusil de chasse ou un fusil militaire l’utilisent. Ceux qui n’en n’ont pas, seront armés de piques faites sur les fonds communaux. Cette pique sera longue de 2,10m et le fer sera à double tranchant.
L’uniforme, l’armement ou l’équipement des gardes sera maintes fois modifié, en 1831-1835-1843-1847-1848-1861-1897-1899.
Au départ, les gardes avaient un shako de forme conique, en feutre noir, de 25 cm de hauteur et un habit en drap noir.
En 1848, un arrêté royal va diviser la Garde civique en Garde active et non-active. Elle est active dans les communes ayant au moins 5.000 habitants et dans les villes fortifiées (Ath par ex.). Elle est non active dans les autres communes mais continue néanmoins le service de patrouilles; les autorités font régulièrement appel à la

Garde civique lors des grèves et de manifestations. Ces confrontations se déroulaient habituellement dans le calme mais parfois, les esprits s’échauffaient et des manifestants furent tués !
Tous les hommes de 21 à 50 ans sont appelables et l’inscription se fait tous les ans. Les conseils de recensement sont maintenus.
En 1853, la loi de 1848 sera légèrement modifiée ainsi qu’en 1897.
En 1853, il y avait 75 hommes dans la Garde civique de Carnières, soit 1 compagnie; en 1884, 271 gardes; en 1889, 480 gardes, soir 4 compagnies. En 1899, on organise un corps de musique.

Lors de la 1e guerre mondiale, la Garde civique est appelée dans tout le pays afin de seconder la Gendarmerie et la Police dans le maintien de l’ordre. Il y a alors plus de 45.000 soldats-citoyens réquisitionnés pour des missions de surveillance ; l’armée allemande considère cependant ces gardes comme des francs-tireurs non soumis à la Convention de Genève sur les lois de la guerre. Bien que la Garde civique soit une milice légalement constituée et armée, le Gouvernement belge décide d’intégrer dans des régiments réguliers les membres de la garde civique de moins de 40 ans qui se portent volontaires pour entrer dans l’armée; les autres étaient renvoyés dans leur foyer.

Le 17 juin 1920, un Arrêté royal place dans la position de « gardes non actives » toutes les unités du Royaume (toujours existantes de droit). Le 24 juillet 1920, les officiers sont déchargés de leurs grades et fonctions. C’est la fin de la garde civique belge.
Cette garde qui fut une véritable institution dans la Belgique de 19e siècle; elle fut victime de son amateurisme. Adieu à tous les défenseurs de l’institution et aux sacrifices consentis par les soldats bourgeois.



Bibliographie
http://www.babelio.com
http://www.quefaire.be
http://fr.wikipedia.org
http://home.scarlet.be
http://users.skynet.be
Bulletin officiel des Arrêtés et actes du Gouvernement provisoire de la Be!gique : 1830-1831-1832-1843
Bulletin administratif de la Province de Hainaut: 1830-1831-1832-1836- 1847-1848-1853-1861-1876-1881-1884-1885-1889-1897-1899-1908
Recueil des Lois et Arrêtés royaux : 1848

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