La kermesse du «Coron Saint Lambert»

Blotti entre deux tournants de la rue Solvay, au-dessus du passage à niveau de la Place Verte, le « Coron Saint-Lambert» connaissait une kermesse réputée.

Dès 1945, elle était patronnée par Constant WILLAME, ancien garde-champêtre, Henri BOUGARD dit « I’boulingi» et Camille OVERLOOP, bibliothécaire. Ce comité était secondé par la jeunesse.

Les festivités qui avaient lieu le premier week-end de septembre débutaient par le bal du samedi soir. Le dimanche, dès le matin, manèges, balançoires, loges foraines animaient le quartier et, à partir de 19 heures, le grand bal en plein air était ouvert par la doyenne d’âge (Madame Veuve CHATEAU) et le président de la jeunesse. Le lundi, le champ de foire était déjà bien animé dès l’avant-midi et à 15 heures, le cortège s’ébranlait. Il était composé des habitants du « Coron» costumés en toilettes 1900. A partir de 1950, il était précédé du géant, représentant saint Lambert, qui présidait le reste des réjouissances. Tous ces joyeux lurons déambulaient, accompagnés d’une fan-fare, suivant l’itinéraire traditionnel : place St-Lambert, rues Royale, Station, Vandervelde, place Verte…, petites incursions rues Passerelle, des Ecoles, et… visite de tous les cafés situés sur le parcours. Quelques petits arrêts pour effectuer des danses, des rondes… et la fête se poursuivait durant toute la soirée.

Le mardi, c’était le « raclo». Dès 15 heures, des jeux étaient organisés pour les enfants : courses aux sacs, aux pommes de terre…, et à 18 heures, jeux pour adultes et notamment le « chant de coq». Les participantes à ce concours passaient la tête entre deux échelons d’une échelle et imitaient le chant du coq. Les « cocorico» les plus sonores et les mieux interprétés étaient récompensés.

Pour cette ultime journée, les lampions ne s’éteignaient que bien tard dans la nuit et le géant St-Lambert était remisé pour un an chez M. OVERLOOP.

Le patelin ne possédant pas de café, des buvettes étaient improvisées dans des maisons particulières et le bénéfice versé au comité des fêtes. Plus tard, un garage fut aménagé en café chez M. René GOBIN, dit « Chéri ».

Chaque année, une festivité spéciale marquait la kermesse : inauguration de la place, célébration des noces d’or.

Petite anecdote : un lundi de kermesse, une pluie diluvienne tombait sans dis- continuer : ce fut sous la pression des personnes âgées que la sortie du cortège fut décidée et miracle : la pluie cessa ! Saint Lambert avait intercédé pour ses braves Carnièrois et tout se déroula comme de coutume.

Claire BOUTON.

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