L’origine de la noblesse remonte à des temps très éloignés, peut-être à l’époque des civilisations gallo-romaines et germaniques.
Car on constate que dès l’Empire Romain, un important brassage social et économique a succédé aux invasions germaniques.
On a vu dans l’article paru dans le Feuillet Carniérois n° 139 sur la noblesse féodale que pendant le Haut Moyen Age et surtout lors des Croisades, la noblesse avait un rôle militaire prédominant.
Le Roi était à la tête et avait des vassaux qui lui devaient fidélité ; d’ailleurs, le seigneur féodal devait faire vœu d’allégeance et donc prêter serment à son roi ou à son suzerain et l’aider à combattre chaque fois que la demande lui en était faite.
Après le Moyen Age, mais pendant l’Ancien Régime, les souverains récompensaient parfois leurs proches collaborateurs pour des faits de gloire sur les champs de bataille mais aussi pour des services rendus ou pour l’exercice de hautes fonctions judiciaires ou administratives.

En Belgique, l’article 113 (ancien article 75) de la Constitution belge stipule que le Roi peut accorder des faveurs nobiliaires sans pourtant y attacher un quelconque privilège.
La loi reconnaît la noblesse et le droit nobiliaire belge stipule quels titres nobiliaires peuvent être portés et comment les titres peuvent être transmis

Une loi du 12 décembre 1838 fixe la hiérarchie des titres :
Duc
Prince
Marquis
Comte
Vicomte
Baron
Chevalier
Ecuyer

DUC Hertog (in) en néerlandais
Il existe 5 familles ducales :
Arenberg
Beaufort-Spontin
Looz-Corswarem
d’Ursel
Croÿ
Il faut remarquer que le titre de « duc de Brabant » est traditionnellement porté par le prince héritier du Royaume.

PRINCE Prins(es) en néerlandais
Il existe 8 familles princières :
Arenberg
Croÿ
Ligne
Lobkowicz
Looz-Corswarem
Mérode
Chimay
Béthune-Hesdigneul
Le titre personnel de prince a été concédé en 1938 à un Bernadotte.

MARQUIS en néerlandais Markgraav ou Marquies / Markgravin ou Markiezin
Il y a 10 familles portant ce titre :
d’Assche
Imperiali
Radigues
Trazegnies
d’Yve
Beauffort
du Parc
Ruffo
Wavrin (titre français reconnu en Belgique)
Westerloo (titre porté par l’aîné des princes de Mérode)


COMTE en néerlandais Graaf/Gravin
Il existe environ 85 familles portant ce titre

VICOMTE en néerlandais Burggraaf/ Burggravin
Il existe environ 35 familles portant ce titre

BARON en néerlandais Baron(es)
Il y a environ 325 familles portant ce titre.

CHEVALIER en néerlandais Ridder, pas d’équivalent féminin
Il existe environ 120 familles portant ce titre.

ECUYER en néerlandais Jonkheer/Jonkvrouw :
Le titre ne se porte pas en français, mais l’état civil mentionne « Messire » au lieu de « Monsieur » et « Dame» au lieu de « Madame ». Ce titre signifie l’appartenance simple à la noblesse (environ 500 familles).

En France, dès la fin de l’Ancien Régime, on a pris l’habitude de « donner » des titres de courtoisie; c’est-à-dire qu’on a désigné tous les membres d une même famille par le titre de noblesse porté par l’aîné, seul détenteur du titre.
Cet usage du titre de courtoisie n’est pas d’application en Belgique. On observe strictement les règles de transmission des titres et on n’attribue les titres qu’à leurs détenteurs réels.
Aucune règle fixe ne permet de connaître à coup sûr le titre d’un membre d’une famille titrée : certaines familles dont le chef est comte ont des enfants sans titres, d’autres familles voient tous leurs membres porter le même titre.

En Belgique on pratique encore l’anoblissement, que le Roi peut seul octroyer. Cet anoblissement consiste à récompenser des personnes ayant fait Harmel, baron Delpérée), les arts (Baron Ensor, Baron Horta, Baronne Fonteyn, Chevalier Bartholomée), les sciences (Vicomte Prigogine, Vicomte de Duve, Vicomte Frimout, Baron Cassiers), le monde académique (Baron Jaumotte, Baron Woitrin), l’économie (Baron Cardon de Lichtbuer, Baron Jacobs), le domaine social ou le service de l’Etat ( diplomatie en particulier : Comte Didisheim, Comte Clerdent, Baron Thibaut de Maisières,…).

Pour l’octroi de ces faveurs, le Roi se fait assister par une Commission l’Avis qui Lui soumet les noms de personnes qui pourraient en bénéficier, n raison de leur conduite et de leur rayonnement.

Le Roi peut également de sa propre initiative (motu proprio) honorer des ersonnes qui ne figurent pas sur la liste qui lui est soumise.

Durant son règne (1950-1993) le Roi Baudouin a accordé des faveurs nobiliaires (anoblissements et autres faveurs) à 489 personnes.

Pour être reconnue officiellement, une faveur nobiliaire doit être confirnée par une Lettre Patente à laquelle s’ajoute le paiement des droits d’enre-istrement. C’est le Service de la Noblesse au Ministère des affaires Etrangères qui est compétent pour ces matières.

Les nobles sans particule sont nombreux, de même que les non-nobles porteurs d’une particule. A noter cependant l’existence de la particule « van » soumise aux mêmes règles de classement que le « de », mais qui se dit toujours.



A.M.Marré-Muls

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