Dans ses notes sur l’histoire de Carnières, Gonzales Descamps raconte ce qu’il sait de la céramique qu’on fabriqua à Carnières; laissons-le parler.

« J’ai rencontré un jour, mais j’ai recherché vainement dans que document – ayant oublié de le noter – que notre village porta quelquefois le nom de Carnières-Poterie. En l’absence de cette mention significative, il importe de remarquer que cette localité a possédé très anciennement une industrie céramique.

Cela résulte de plusieurs faits :

1°) l’existence à Carnières d’un chemin dit des Potiers ou du Potie, allant du chemin de Namur à Mons (bout de la Place du Sablon) vers la rivière du Viernoy, le traversant jusqu’au Pairoit!». En fait, c chemin du Potie était aussi appelé chemin de la Pisselotte et c’est d’ailleurs le nom qu’il continua à porter jusqu’en 1914, lorsque ce chemin devint la rue Dieudonné Marcq.

2°) L’existence le long de cette voie de débris céramiques, tessons, abloquiaux de vases, pots, terrines, etc. Ces débris se sont rencontrés en grandes masses surtout à l’emplacement où l’on a bâti la nouvelle église de 1872 à 1874.

3°) La rencontre sur divers points du village d’argiles susceptibles d’être employées à la fabrication de pots et vases, notamment sur le dit emplacement de l’église, situé à quelques pas du dit chemin des potiers; également au Pairoit et sur divers points de Colarmont où sous la couche végétale, on rencontre une argile imperméable à l’eau, de couleur grisâtre; quand elle est débarrassée des cailloux blancs qui s’y trouvent, elle est d’une certaine finesse. Le peuple appelle cette argile pota.

4°) Nous avons trouvé dans quelques documents des établissements monastiques environnants la mention d’achats faits au XVIle siècle de « pots de terre de Carnières ».

De quelle époque datait cette fabrication et quand a-t-elle pris fin? Il est difficile de le dire à défaut de documents.
Les formes des vases peuvent à cet égard donner des indications. On y rencontre celles usitées pendant tout le Moyen-Age, vases à pins, petits pots ayant de grandes analogies avec la poterie franque, grands récipients en forme de marmites, pots de forme élancée avec un ou deux manches en terre appliqués, écuelles, espèces de poêlons à manches droits, etc. Nous avons réuni les formes les plus ordinaires dans une planche que ton retrouvera ci-contre ». (Planche introuvable…)

« La couleur ordinaire de ces objets céramiques est d’un gris plus ou moins noir, mais on rencontre aussi ces vases à pâte rouge ou jaune-rosâtre. Certains récipients sont poissés ou recouverts d’un sable à gros grains comme on en rencontre d’ailleurs en certains endroits de notre territoire. A notre avis, cette poterie de Carnières fut fabriqué en grande partie au Moyen-Age, aux XIlle, XIVe et XVe siècles, au plus tôt. Mais certaines formes et l’émail qui recouvre l’intérieur de quelques-uns feraient supposer quo la fabrication fut reprise à une époque relativement récente, les XVIle et XVIlle siècles ».

A.M. MARRÉ-MULS.
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