Carnières connut dans son passé, deux seigneuries indépendantes et distinctes : l’une appartenant aux seigneurs de Carnières et s’érigeait derrière la place communale actuelle tandis que l’autre était située à l’Est du village et s’appelait Seigneurie d’Hermont, d’Ermonde ou d’Airmont.

Aux 14e et 15e siècles, existait au lieudit d’Airmont, auprès d’une exploitation agricole, un château fort avec tour.

Un document du 16e siècle montre une tour fossé, une habitation, une grange, des étables, des terres labourables, des jardins et des pâturages d’une étendue de 38 bonniers environ. La tour a subsisté jusqu’en 1850 et elle portait en souvenir de cette forteresse, le nom de Tour d’Airmont. Vers 1820, on pouvait encore voir les débris d’une tour au milieu d’un étang. La ferme élevée à l’emplacement des anciens bâtiments s’appelle encore « ferme de la Tour » et les campagnes avoisinantes sont nommées Terres des Castelets: ceci démontre clairement qu’il y eut là une maison fortifiée ou un petit château (castelatum en bas latin) qui servait sans doute à la défense du Brabant de ce côté.

En effet, le fief d’Airmont était en partie repris dans la paroisse de Carnières mais d’autre part, il faisait partie du Brabant tout comme c’était le cas de Chapelle-lez-Herlaimont et Trazegnies.

Au départ, la Seigncurie d’Airmont relevait du marquisat de Trazegnies mais fut éclissée de Trazegnies en récompense de la garde militaire que les seigneurs d’Airmont exerçaient sur les frontières du Brabant.

Fin 14e siècle et début 15e siècle se forma l’Etat Bourguignon et au début du 16e siècle, Charles Quint parvint à réunir les XVII Provinces des Pays-Bas: des lors, le château devint un lieu de défense inutile puisqu’il n’y avait plus de raison de protéger les différentes principautés l’une de l’autre.

La seigneurie d’Airmont fut un plein fief et une franche terre, c’est à dire que les seigneurs d’Airmont ne devaient payer d’impôts à personne même pas a la Seigneurie de Carnières. C’était une vraie cour féodale avec le droit de nommer maïeur et échevins et au point de vue de la justice, c’était une Haute Cour qui avait le droit de condamner à la peine capitale et à la remise d’amendes.

Le premier propriétaire connu remonte à 1378: c’était Mahieu d’Airmont, sans doute préposé à la garde du château; il était en même temps maïeur de Morlanwelz.

Le dernier seigneur ayant résidé dans les terres, fut Messire Bénigne Jean comte de Mornay et d’Hangest, chevalier, seigneur d’Estrépilly en 1780.

La Révolution Française le força à émigrer et les biens de la ferme d’Airmont furent vendu comme biens nationaux au citoyen Poliart qui fit disparaître les derniers vestiges de la tour. Son fils modifia les bâtiments et au cours des années, la ferme connut encore bien d’autres propriétaires.

Aujourd’hui, la Ferme de la Tour existe encore, mais le temps des Seigneurs d’Airmont est bien révolu.


A.M.M.M.
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