Cette appellation, méconnue de la plupart des Carniérois, est celle d’un des plus vieux chemins de Carnières, le plus important avant 1838.

Collectant les eaux marécageuses du « Planti » aux confins des communes de Mont-Sainte-Geneviève, de Buvrinnes et d’Anderlues, la Haye ou Ansuelle (Hanchuelle dans les temps jadis), par son cours en direction du Nord, traverse la campagne des Trieux d’Anderlues jusqu’au « Moulin de la Haye » où une première chute de son cours servait, y a peu de temps encore, à actionner la roue à aubes du dit moulin.

De là, la rivière longe la lisière Est du Bois de Chèvremont, jouxtant les prés des « Ecossons » et gagne Carnières au pied de la rue Sault à Sault, à hauteur de la « Baraque Béguin ».

A travers les champs de Montifaut ou de la Reinette, elle traverse la rue de Colarmont au Moulin Brûlé, derrière l’habitation de M. Willy Kindt, où elle fait une nouvelle chute-cascade assez importante avant de continuer son chemin vers le village.

Moulin aux Ecorces, source Généanet, licence CC-BY-NC-SA 2.0 FR DEED

C’est en cet endroit qu’était bâti depuis la féodalité le « Moulin à farine Seigneurial » doublé du « Four Banal ».

Moulin aux Ecorces, source Généanet, licence CC-BY-NC-SA 2.0 FR DEED

Contre bonne redevance au seigneur local, les manants de Carnières venaient y moudre leur grain et cuire leur pain.

L’examen de la prairie avant la cascade nous laisse voir une dépression de terrain assez marquée, indiquant l’emplacement d’un étang-retenue d’eau qui servait de réserve pour actionner la roue à aubes du moulin.

C’est au début du XIXe siècle qu’un incendie détruisit les bâtiments et que le lieu fut appelé « Moulin Brûlé ».

A travers champs, la rivière passe sous le pont du Petit-St-Hilaire et de la chapelle dédiée à ce saint, elle longe cette rue jusqu’à la rue Dufonteny dont elle s’écarte parallèlement de plusieurs dizaines de mètres, coule derrière les jardins des maisons, passe devant le Home Notre-Dame du Sacré-Coeur (ancien pensionnat bâti en 1836), s’engage par un tunnel sous les remblais de l’Asile, traverse la plaine scolaire devant l’école des garçons où, pour les besoins de la cause, son cours est voûté; la rivière réapparaît à la rue Saint-Eloi, au Pont Maron, et se jette dans la Haine à quelque 200 mètres de là.

Jusqu’au XIX° siècle, cette partie de la rivière La Haye sur Carnières est appelée « Rieu du Moulin ». Rieu en vieux français veut dire rivière, rivière du moulin parce que c’est elle qui alimente le moulin seigneurial.

Jusqu’en 1874, le chemin longeant cette rivière en épousant le parcours du chemin actuel s’appelait le Chemin du Rieu du Moulin, il était le plus important de la commune et certainement le plus fréquenté, car jusqu’à la fin du XVIII° siècle, avant l’éclosion du quartier des Trieux, Carnières se trouvait groupé à Colarmont et au pied de sa butte, et c’était le long de ce chemin que l’on trouvait tous les bâtiments fort fréquentés :

1) Le Château de Carnières et ses annexes sur le bas de la place et à l’emplacement de l’école des garçons n° 1 ;
2) Le Presbytère, tel que nous le connaissons encore aujourd’hui ;
3) La vieille Eglise et le cimetière qui l’entourait ;
4) L’ancienne Maison Communale, au pied de la vieille église ;
5) Le Moulin et le Four Banal ;
6) De nombreuses habitations fermières et autres.

Toutes ces raisons peuvent laisser supposer de l’importance de ce chemin.

A.M. Feuillets n° 5, janvier 1974

Accueil » LE CHEMIN DU RIEU DU MOULIN