Texte écrit par Armand Morlupé, le 28 août 1914

De 1914 ce fut le 22 août,
Après une marche de vingt heures, épuisé, à bout,
Et les durs combats de Charleroi et Leernes,
Le soleil était pâle, tout terne.
Nous nous mimes derrière la haie, près de Oumont
Un lieu boisé appelé Collarmont.
Les faisceaux étaient faits, le repos bien gagné.
Ensuite les sentinelles placées, dans un chemin encaissé,
L’arrière garde entre la rue de la Rosière et Sault à Sault
Enfin, on allait pouvoir goûter un vrai repos.
Tous les soldats sortirent leurs gamelles
Heureux de n’avoir plus l’arme à la bretelle
Quand les coups de feu éclatèrent soudain
Les sentinelles surprises essayèrent en vain
De contenir l’ennemi, qui fou de rage
Des soldats français au repos firent carnage.
D’abord le grand Pol, puis Hue Gustave,
Ce fut alors que le vaillant Lieutenant Mouilleron
Se trouva face à face, l’épée en position
D’attaque, devant un arrogant officier prussien
Aussitôt, des deux côtés, le combat cessa sur l’heure
Tous, regardaient les deux officiers dueller
Bientôt, le Prussien s’affala, le corps transpercé
Du côté français, l’on criait « Victoire »
Mais l’officier vainqueur fut abattu sans gloire
Gisait sur le sol, fusillé à bout portant.
Les soldats achevés et sur le sol gisant.
Je reçois à la jambe un joli coup de trique,
Ce fut je crois, une jolie réplique
A l’insouciance trop grande que j’avais montrée.
Puis des heures d’attente, étendu sur un pré
Enfin vinrent les gens du lieu, la Croix-Rouge, l’ambulance
Et le Sacré-Cœur d’où j’écris, songe, pense.
En remerciant de tout cœur certainement
Arthur Hecq- les Fumière et Delforge de leur dévouement.

Lu à une réunion de combattants de 14-18 et 40-45 en France et copié par Théophile Hollande, père d’Irène-Laure Hollande.

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