Les anciens se souviennent que, au temps jadis, toutes les fêtes : processions, cortèges carnavalesques, folkloriques, historiques et autres, étaient rehaussés par la présence de chevaux montés par de fringants cavaliers.

Chaque année, des processions renommées telles que la procession St-Jean à Piéton et la procession Saint-Médard à Anderlues pouvaient s’enorgueillir d’en regrouper des centaines.

Qui étaient-ils ? Des fermiers et des artisans du village.

Dans les années 1920, ils formaient un groupe dénommé : Le Jockey-Club.

Revêtus d’un uniforme composé d’une culotte blanche d’équitation, d’une blouse ainsi que d’une casquette de jockey aux couleurs nationales, ils avaient belle allure et arboraient fièrement leur drapeau tricolore.

Peuvent encore en témoigner : Messieurs René Potiau, Auguste Lescart, Marius Baudoux, Augustin Delfosse (porte-drapeau) et Jules Philippe.

Le sport favori pratiqué par les cavaliers s’appelait le Carrousel aux anneaux.

On le trouvait à Carnières, Buvrinnes, Epinois, Mignault et plus loin dans le Namurois.

Ses performances, bien modestes, n’ont jamais égalé les prouesses réalisées dans les manèges d’aujourd’hui.

Outre le cheval de trait, beaucoup de fermiers possédaient un cheval plus fin et p’us racé, dénommé « bidet» et qui servait de cheval de selle.

Le Carrousel aux anneaux s’organisait de la façon suivante: tracé d’une piste (dont les dimensions s’estompent dans les mémoires) sur une place couverte de cen-crée ou sur une prairie.

Cette piste était délimitée par six poteaux munis chacun d’une sorte de bras mobile sur lequel des jeunes gens, juchés sur des fûts de bière, attachaient les anneaux cestinés à être enlevés par les cavaliers.

Les courses se déroulaient soit au trot, soit au galop.

Les cavaliers devaient effectuer cinq parcours, donc recueilir, au moyen d’une petite lencette, trente anneaux au maximum.

Le classement était établi selon le nombre d’anneaux obtenus et pour les cour- ses au galop suivant le chronométrage.

En cas de « rebarrage», on se servait d’une lancette plus longue et d’anneaux plus étroits.

Il est à noter que les amateurs désirant participer à ce jeu pouvaient monter des chevaux mis à leur disposition par les fermiers.

Le jury, recruté parmi les notables du village, siégeait au centre de la piste.

Les prix attribués aux vainqueurs consistaient uniquement en objets utilitaires tels que : selle, couverture de selle, cravache, fouet, bride, etc…

Avant le tournoi, l’entraînement se pratiquait dans la cour de la ferme Brunard où la piste, destinée au Carrousel, restait tracée en permanence (Place de Carnières, n° 3).

Au fil des années, le tracteur et la voiture remplaçant le cheval de trait et le bidet, ces jeux disparurent peu à peu.

Il n’en reste que le souvenir d’un passé révolu que beaucoup évoquent, non sans une certaine nostalgie.

J. PHILIPPE.

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