Sans contredit, on peut affirmer que la famille Bughin, grâce à ses maïeurs, a marqué la vie publique et communale de Carnières pendant plus de la seconde moitié du XVIII* siècle et le XIX° siècle.

1. Jean Joseph Bughin (‘Ancien)

D’après les documents laissés par G. Decamps, nous constatons que, dès 1734, ce Bughin, âgé de 24 ans, émarge au budget de l’Assistance Publique de Carnières au poste d’écolage, en qualité d’instituteur (9 élèves). Quelques années plus tard, il sera le « mambourg» de la commune, pour être nommé maïeur après 1750.

Avec ses échevins, il dirigera la commune de Carnières jusqu’en 1778. Malade mais conscient, il démissionne de son poste de premier magistrat communal. Il meurt en 1779 à l’âge de 69 ans.

Nous avons, signés de lui, plusieurs actes de partages établis sur papier timbré de l’époque, appelé « Patars ». Ces papiers concernent des familles carniéroises de l’époque, le collège des maïeur et échevins faisant à ce moment-là fonction de notaire.

Il. Ferdinand Joseph Bughin (fils du précédent)

Il fut certainement le plus prestigieux de ces maïeurs. Il succéda à son père en 1778, à l’âge de 24 ans, et fut maïeur durant la période française que la commune traversa, malgré tout, sans trop d’avatars.

Sous l’Empire, il fut maintenu maïeur, prêta serment entre les mains de Monsieur de Konink, Préfet du Département de Jemappes, le 13 janvier 1808. Après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815, il fut maintenu à son poste sous le régime hollandais par arrêté royal du Roi Guillaume.

En 1819, il collabora à la constitution de la première liste électorale de Carnières (vote sensitaire : 4 électeurs). En 1820, il était membre de la Commission agricole du Hainaut. En 1826, il collabora à la rédaction de la deuxième liste électorale de notre commune et y organisa le vote des Etats Généraux.

Il mourut le 8 juillet 1827 à l’âge de 73 ans, après 49 ans de mayorat.

III. Jean Joseph Bughin (le Jeune)

Il succède à son père en 1827,

il sera le maïeur de la Révolution de 1830. En 1836, il est nommé par la Députation Permanente du Hainaut, membre de l’agriculture, membre de la commission spéciale pour déterminer l’agréation des étalons dans l’arrondissement de Thuin.

Victime d’apoplexie, il meurt en 1849, après 22 ans de mayorat.


A côté de leurs activités mayorales, les Bughin étaient des agriculteurs notoires, tenant en fermage des exploitations agricoles importantes à côté de leurs biens propres.

C’est ainsi que nous trouvons Jean Joseph Bughin exploitant la « Cense Lefèvre» qui existe toujours à la rue Vieille-Eglise.

Ferdinand Joseph Bughin occupa la «Cense de l’Hôtel », ferme des Seigneurs de Carnières sise sur la place du Sablon. Il l’exploita jusqu’en 1819, année où, terminant son fermage, il fait procéder à une vente importante de chevaux et de bétail. Il occupa alors la Ferme-Moulin-Brasserie de Waressaix qu’il avait construite en 1311.

Jean Joseph Bughin (le Jeune) exploita cette propriété familiale jusqu’en 1849.

Par héritage, ce bien resta la propriété des descendants Bughin, jusqu’en 1969.

IV. François Bughin

Jean Joseph Bughin avait laissé 3 fils : l’aîné, François, était marchand de chevaux et résidait sur la place de Carnières; son frère Paulin était censier à la ferme du Beau-regard; le troisième, Evariste, brasseur à Waressaix.

François était animé du démon politique. En 1878, il se présenta candidat aux élec- tions communales sur une liste progressiste. Elu, il renversa la majorité antérieure.

Il fut maïeur de 1879 à 1889.

Son passage à la Commune de Carnières fut marqué par des événements très importants où il avait mis le sceau de sa forte personnalité. Connu sous le nom de « Vi maïeur », certains de nos vieux pourraient encore en parler.


Entre les deux guerres (1914-1918 et 1940), l’Administration communale de Carnières, voulant rendre hommage à ces personnalités, a décidé d’appeler rue Bughin, la partie de rue que rejoint la Batreau à Waressaix.


A.M.

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