PLAYLISTS ET BANDES ORIGINALES DE FILMS
Pour ce qui est des « vieux machins du rock », on peut compter sur quelques films dont la bande originale constitue une manière de compilation idéale.
Parmi eux, “Good Morning England”. Un titre qui renvoie inévitablement au célèbre « Good Morning, Vietnam » de Barry Levinson, avec Robin Williams, sorti en 1987.
“Good Morning England” est sorti en 2009. C’est un film de Richard Curtis avec Tom Sturridgen, Philip Seymour et Thys Ifans. Le titre original est explicite : « the boat that rocked ». On traduira par “le bateau qui secouait” ou “le bateau qui balançait“. Car c’est de la vie de Radio Rock, sur le bateau situé dans les eaux internationales, en mer du Nord, dont il est question durant 145 minutes. La based line fixe le contexte : un bateau, 8 DJ’s, zéro limite. Et si, en effet, ça swinguait sur Radio Rock, Radio Rock bousculait fort une trop sage Angleterre.
Radio Rock
Si le réalisateur, Richard Curtis, affirme bien que le film est une œuvre de fiction, on ne peut le voir sans penser à l’histoire de Radio Caroline, légendaire radio pirate britannique des années 1960.
Le Monde du 5 mai 2009 détaille, avec enthousiasme :
En 1966, alors que la BBC ne diffuse que deux heures de rock par semaine, un ministre britannique tente de débarrasser le pays des ondes “obscènes” émises depuis un navire par une radio pirate. Une comédie sur la vie des DJ à bord, éminemment mariole. Situations de vaudeville, et bande originale fracassante, des Beach Boys aux Kinks, en passant par les Who, Stones, Box Tops, Turtles, Troggs, Donavan…
Et 25 millions d’auditeurs vivaient branchés, l’oreille au transistor, sur cette radio pirate qui émettait 24 heures sur 24.
Radio Caroline
Et donc, Radio Caroline ?
Le week-end de Pâques 1964, c’était le samedi 28 mars 1964, Chris Moore et Simon Dee, les deux dj chargés de lancer la radio, se font entendre et annoncent la naissance de Radio Caroline en lançant le titre des Rolling Stones « Not fade away » en le dédiant à Ronan O’Rahilly. Homme d’affaires irlandais, à l’esprit prodigieusement rebelle – il s’était fait exclure de ses écoles sept fois, c’est lui qui était à l’origine de la radio. Avec une intention simple : donner une vitrine à des musiciens que les radios mainstream ignoraient, dans une forme de collusion avec les majors du disque.
Alors, Radio Caroline, qui a incarné toute une jeunesse, et qui a chambardé une Angleterre puritaine et un gouvernement aussi rigide qu’autoritaire, fête ce week-end-ci ses 60 ans, déjà.
Obstacles et déveines. Mais rebondir, toujours.
Car rien n’y fit. Et notamment pas le Marine Broadcasting Offences qui, le 14 Août 1967, visait à contraindre les radios pirates au silence. Pour Radio Caroline, le silence ne fut que de courte durée et si à 15h. on annonçait ce qui devait être le dernier morceau, “A day in the life” des Beatles, quelques heures plus tard les émissions reprenaient… à quelques miles… Une loi que le Offshore Radio Museum ne pouvait ignorer, en 2017, pour ses 50 ans… Car les radios pirate et les radios “libres” ont leur musée. Un musée virtuel, à visiter, pour tous les amoureux de la radio, du rock et des années ’60… avec des sections documentées par pays…
Par après, l’émetteur a bien pu être abattu par une tempête, en 1987, le Mi-Amigo a bien pu sombrer un 20 mars 1980, Radio Caroline est toujours bien là :
« Caroline appartient aux auditeurs et ne cessera jamais de faire voguer les ondes avec sa programmation diaboliquement pop et rock, toute la journée et toutes les nuits. »
avait promis O’Rahilly…
Le paysage radiophonique en sera durablement et profondément changé.
Hommage aux sixties et à sa musique rock. Mais pas que… sur Facebook, Radio Caroline propose de “célébrer avec elle son anniversaire sur le 648 AM”, alors qu’un nouveau défi l’attend: le Ross Revenge, le nouveau bateau-radio, attend d’être mis en cale sèche, pour diverses urgentes réparations.
Au large des côtes hollandaises, de son côté, Radio Veronica a fait danser les Pays-Bas…
Good vibes! Love and swing’in London !
Bernard Chateau,