À l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la mort de Picasso, le Musée du Luxembourg propose jusqu’au 28 janvier 2024 une grande exposition sur l’histoire d’une amitié hors norme, entre deux icônes du XXe siècle, Pablo Picasso et Gertrude Stein.

On y découvre réellement une Gertrude Stein (1874-1946) dans toute sa diversité. Au-delà d’être cette immigrée juive américaine, aisée, férue d’art, collectionneuse et mécène, c’est une écrivaine, poète et esthète, jouant des mots et de leur répétition, et déstructurant le langage qui est là, en résonnance avec Picasso.

Dans les dialogues entre art plastique et poésie, on a aussi le plaisir de découvrir une œuvre d’une artiste belge, appartenant à une collection publique.

Marthe Wéry à l'exposition Stein-Picasso. Paris, 2023

Il s’agit de Marthe Wéry (1930-2005) qui reprend un texte de Gertrude Stein dans une œuvre de 1981. Ce diptyque, Ecritures, encre sur papier, est une transcription de Composition as Explanation (1926) qu’elle recopie à la main et à l’encre

dans une forme de calligraphique rigoureuse et dense, étalée uniformément sur toute la surface du tableau, de bord à bord. C’est la même pratique répétitive qui fait ainsi se rejoindre Wéry et Stein dans une œuvre abstraite où le monochrome et la répétition dominent, selon sa propre grammaire.

Cette reconnaissance par une exposition majeure, salue le travail du Musée d’art de la province de Hainaut et figure dans les collections du BPS22, à Charleroi, qui compte une cinquantaine d’œuvres de Marthe Wéry.

Bernard Chateau,

Accueil » L’invention du langage. Stein. Picasso. Musée du Luxembourg, Paris | Et Wéry. BPS 22, Charleroi.