Nous n’avons pas vraiment pour habitude, dans les Feuillets Carniérois, de présenter des « séries ». Ce mot à la mode va s’appliquer dans notre cas à la découverte de tous nos anciens curés et vicaires mais, pour que cette longue suite ne soit pas trop lassante, nous en présenterons une partie dans chaque Feuillet, jusqu’à épuisement du sujet.

Nous continuerons par la série des prêtres et religieux originaires de Carnières.

Il reste entendu que tout renseignement complémentaire est le bienvenu et d’ailleurs, si nous entamons cette étude, c’est suite au don de documents et photos de Monsieur le Chanoine René Cambier, originaire de Carnières et l’étude de Monsieur et Madame Cordier-Peterbroeck, domiciliés à La Louvière (1). Nous les en remercions (2).

CURES

Un pasteur ou curé- et à certaines époques un vicaire- assisté d’un clerc, se chargeait des besoins religieux de la paroisse. Il jouissait à ce titre de revenus particuliers qui n’étaient guère importants. Le rôle d’un curé était souvent difficile et multiple car outre son sacerdoce religieux, le curé se chargeait de l’enseignement des enfants, du bien-être et de la défense matérielle, sociale ou même mentale de ses ouailles. Dans le passé, la paroisse de Saint-Hilaire a été pauvre, les curés et vicaires mal payés et la Fabrique d’église souvent tourmentée par les ennuis financiers. Nous verrons donc par tranches chronologiques, les listes des curés et vicaires et quelques notes les concernant.

Aux 14°, 15° et 16° siècles

Messire Jehan 1315

Messire Le Hardi 1345

Clément le fèvres milieu 15° siècle


Messire Jehan 1502

Thomas le Cuvelier 1535-1538

Thomas Corbisier + 1540

Jean Bevere 1562

Pierre de la Fontaine 1565

Martin de Havay 1572-1576

Cornil Blondeau 1585-1625

Messire Jehan: mentionné en 1315

Messire le Hardi : mentionné en 1345

Clément le fèvres : mentionné au milieu du 15° siècle. Un fragment de pierre tombale, encastré dans le mur de la Vieille Eglise, portait cette inscription :

Chi gist le corps de
Mre Clement le fevres
cureit de chéans lequel
morut le XVIII de Xbre
en l’an m…CCCC

Thomas le Cuvelier : mentionné dans plusieurs actes entre 1535 et 1538, comme «curet» de Carnières et notaire apostolique. Sous l’Ancien Régime, ce titre de notaire apostolique était donné à certains secrétaires des évêques chargés des actes de chancellerie ecclésiastique.
Thomas le Cuvelier se servait d’une marque de notaire dont nous reproduisons un fac-simile (ill. 1) et qui se trouve apposé sur des parchemins conservés aux Archives de l’Etat à Mons. Il devint dans la suite, doyen de chrétienté à Binche.

Des documents de 1555 et 1556 le nomment ainsi.

Thomas Corbisier : mentionné vers 1540

Jehan Bevere : cité dans un acte de 1562 et en 1598 comme curé de Saint-Christophe à Fontaine l’Evêque.

Pierre de la Fontaine : assassiné dans sa cure en 1565 par Estiévène de Lomberghe, assisté de deux autres, avec la complicité de plusieurs personnes. Estiévène de Zomberghe fut exécuté pour ce fait.

Martin de Havay : mentionné en 1572 et 1574

Cornil Blondiau : d’abord clerc vicaire et chapelain du curé de Binche, il devint curé de Carnières à peu près vers 1585, où il resta jusqu’en 1625. Il était d’une extrême pauvreté. Le 18 mars de cette année, il fut nommé chapelain de l’hôtel de Mariemont, place devenue vacante par la mort de Jean de la Croix.
En 1587, il avait fourni une déclaration concernant les biens de la cure qui se composaient: d’une maison curiale bâtie sur un journel (3) de terrain; d’un journel de terre situé à la ruelle des marteaux; un neuvième de la grosse dîme et toutes les menues dîmes de fruits, pourcelets, oignons, vaches, houblons sur tout le territoire de Carnières (excepté la dîme des chanoines de Binche et de | Hôpital); du tiers de la dime des laines et agneaux à l’exception des héritages ressortissant de la dime de Binche. De plus, par moitié avec le seigneur, le cure avait droit de prendre 4 pots de bière sur chaque brassin; il recevait aussi les oblations de l’autel et celles des pèlerins de Saint-Ursmer ainsi qu’un droit de libation sur les obits et fondations. L’évaluation de ces revenus ne se chiffrait qu’à la somme de 131 livres. Il y avait en 1587, environ 160 communiants (4).
Malgré cela, les curés étaient tenus à payer à l’évêque une taille qui, déjà au 14° siècle, s’élevait à 22 livres. C’est pourquoi, dès 1584, les décimateurs se virent obligés, d’après les canons du Concile de Trente, d’augmenter la portion congrue.

Au 17° siècle

Jean Delcourt: cité en 1618

Hubert de Solre: mentionné comme curé en 1630; un obit (5) avait été fondé à son intention.

Wautier Jonnart (Walter ou Gauthier) 1626-1675. Né à Mons selon certains mais plus probablement à Braine-le-Comte; fils de Géry Jonart de Braine-le- Comte. Il était un proche parent de l’archevêque de Cambrai de ce nom. En 1666, il était vice-doyen de Binche.

C’est vers 1647- 1648 qu’il devint curé-propriétaire de la cure de Carnières où il décéda sans doute en 1675.

Jonart était bachelier en théologie et paraît avoir joui d’une certaine érudition à cette époque où les savants étaient plutôt rares.

Il eut des démêlés avec l’officialité de Cambrai à propos d’un livre sur une Vierge dite miraculeuse, qu’il fit imprimer à Mons chez Havart. La permission d’imprimer ce livre lui avait été refusée par le Vicariat de Cambrai car il contenait «des merveilles fort extraordinaires». On n’a retrouvé aucun exemplaire de ce livre. Le curé de Carnières aimait l’extraordinaire; il s’occupait semble-t-il de sorcellerie et on le voit paraître comme exorciste dans divers procès intentés à des «jetteuses de sort» dans la région de Carnières et dans l’Entre-Sambre et Meuse. Á Carnières, il avait exorcisé une femme, le 10 mai 1671.

Il semble que Jonart ait voulu écrire un livre sur sa paroisse et ses fondations, mais il semble établi que ce livre n’ait jamais vu le jour. Gonzales Decamps en avait retrouvé des fragments dans la maison de M. Norbert Duvivier où ils étaient employés, paraît-il, avec d’autres archives à la confection de paquets pour renfermer des clous. Il ne donne aucune précision sur le contenu du livre.

Th. Huart: cité en 1677.

Au 18e siècle

Louis Denuict: 1679-1717 Déjà cité en 1679, fut très longtemps pasteur de Carnières où il mourut le 17 mai 1717. Il fut inhumé dans l’église du village.

 Jean-Joseph Godefroid: 1717-1746. Né à Houdeng, curé de 1717 au 17 février 1746, époque où il décéda à l’âge de 65 ans. Il fut enterré dans l’ancienne église de Carnières.

On a pu lire plus haut, que le curé Cornil Blondeau (1585-1625) se plaignait de ses maigres revenus et qu’il obtint une augmentation de sa portion congrue (6). Les siècles qui suivirent ne furent guère plus profitables financièrement aux curés de Carnières, qui vivaient en fait dans la plus grande pauvreté.

Au milieu du 18° siècle, le curé Godefroid se plaignit à nouveau aux décimateurs (7) de l’insuffisance de ses revenus.

En 1725, les revenus de la cure consistent en: une maison bâtie sur un journel, un journel de jardin, différentes dîmes, une gerbe partout excepté les endroits où on lève la dîme de Saint-Nicolas (hôpital et chapelle), plus les endroits appartenant au chapitre de Binche,…des neuvièmes, le gambage (8)… La paroisse était très pauvre, l’administration des sacrements très difficile; il se trouvait de plus, à chaque instant, tracassé par le passage des gens de guerre.

Voici les revenus de la cure en 1744: la cure, les dîmes de grains et foins, pommes, poires, noix, laine de moutons, brebis, agneaux, cochons, poulets, hou-blon, novales, une petite maison et un journel de terre aux Marteaux près de l’église, la moitié du droit de tonage, un droit à recevoir de l’archevêque de Cambrai en qualité de décimateur 114 livres 14 sols d’argent et monnaie de Hainaut, 50 cens d’Espagne annuellement et en argent de l’abbaye d’Aulne, déci-matrice, un droit du chapitre de Binche, 8 livres en argent annuellement, un droit à recevoir du seigneur du lieu pour partie (dit-il) de compétence, la somme de 4 livres en argent annuellement. Ces 4 dernières sommes sont accordées au curé ainsi qu’un supplément de 70 livres payées par les décimateurs, quelques menues dîmes de la maison dite Tour d’Airmont.

Les décimateurs faisant la sourde oreille aux plaintes du curé, il s’adresse en 1745, au Conseil Souverain pour obtenir un nouveau supplément. Ce procès sera abandonné et repris deux ans plus tard, avec le curé Urbain.

Jean-François Urbain: entra en fonctions le 23 juin 1746. Né à Frameries, on le surnommait le curé borain. Il fut pasteur jusqu’en 1759.

Le procès entamé par son prédécesseur contre les décimateurs se termina en octobre 1747 par une transaction, arrêtée en comparution devant Monsieur Recq, conseiller de la Cour Souveraine. Un nouveau supplément de 17 livres devait être payé au desservant de l’autel de Carnières. Cette somme n’ayant pas été payée et le pasteur la trouvant insuffisante, on alla de nouveau en justice.

En 1752, le sieur Urbain, curé de Carnières, adresse une requête à l’archevêque car il a «une paroisse très dispersée, composée de 5 à 600 communiants, qu’il est situé sur un grand chemin, que sa congrue est petite, son casuel (9) aussi…».

Il obtiendra d’ailleurs une augmentation de la portion congrue en 1754.

Au 17° siècle

Jean Delcourt : cité en 1618

Hubert de Solre : mentionné comme curé en 1630 ; un obit avait été fondé à son intention.

Wautier Jonnart ( Walter ou Gauthier) 1626-1675. Né à Mons selon certains mais plus probablement à Braine-le-Comte ; fils de Géry Jonart de Braine-le-Comte. Il était un proche parent de l’archevêque de Cambrai de ce nom. En 1666, il était vice-doyen de Binche.

C’est vers 1647- 1648 qu’il devint curé propriétaire de la cure de Carnières où il décéda sans doute en 1675.

Jonart était bachelier en théologie et paraît avoir joui d’une certaine érudition à cette époque où les savants étaient plutôt rares.

Il eut des démêlés avec l’officialité de Cambrai à propos d’un livre sur une Vierge dite miraculeuse, qu’il fit imprimer à Mons chez Havart. La permission d’imprimer ce livre lui avait été refusée par le Vicariat de Cambrai car il contenait « des merveilles fort extraordinaires». On n’a retrouvé aucun exemplaire de ce livre. Le curé de Carnières aimait l’extraordinaire ; il s’occupait semble-t-il de sorcellerie et on le voit paraître comme exorciste dans divers procès intentés à des « jetteuses de sort » dans la région de Carnières et dans l’Entre-Sambre et Meuse. A Carnières, il avait exorcisé une femme, le 10 mai 1671.

Il semble que Jonart ait voulu écrire un livre sur sa paroisse et ses fonda-tions, mais il semble établi que ce livre n’ait jamais vu le jour. Gonzales Decamps en avait retrouvé des fragments dans la maison de M. Norbert Duvivier où ils étaient employés, paraît-il, avec d’autres archives à la confection de paquets pour renfermer des clous. Il ne donne aucune précision sur le contenu du livre.

Th. Huart : cite en 1677.

Au 18° siècle

Louis Denuict : 1679-1717

Déjà cité en 1679, fut très longtemps pasteur de Carnières où il mourut le 17 mai 1717. Il fut inhumé dans l’église du village.

Jean-Joseph Godefroid : 1717-1746.

Né à Houdeng, curé de 1717 au 17 février 1746, époque où il décéda à l’âge de 65 ans. Il fut enterré dans l’ancienne église de Carnières. On a pu lire plus haut, que le curé Cornil Blondeau (1585-1625) se plaignait de ses maigres revenus et qu’il obtint une augmentation de sa portion congrue

Les siècles qui suivirent ne furent guère plus profitables financièrement aux curés de Carnières, qui vivaient en fait dans la plus grande pauvreté. Au milieu du 18° siècle, le curé Godefroid se plaignit à nouveau aux décimateurs de l’insuffisance de ses revenus .

En 1725, les revenus de la cure consistent en : une maison bâtie sur un journel, un journel de jardin, différentes dîmes, une gerbe partout excepté les endroits où on lève la dîme de Saint-Nicolas ( hôpital et chapelle), plus les endroits appartenant au chapitre de Binche,…des neuvièmes, le gambage … La paroisse était très pauvre, l’administration des sacrements très difficile; il se trouvait de plus, à chaque instant, tracassé par le passage des gens de guerre.

Voici les revenus de la cure en 1744: la cure, les dîmes de grains et foins, pommes, poires, noix, laine de moutons, brebis, agneaux, cochons, poulets, houblon, novales, une petite maison et un journel de terre aux Marteaux près de l’église, la moitié du droit de tonage, un droit à recevoir de l’archevêque de Cambrai en qualité de décimateur 114 livres 14 sols d’argent et monnaie de Hainaut, 50 cens d’Espagne annuellement et en argent de l’abbaye d’Aulne, décimatrice, un droit du chapitre de Binche, 8 livres en argent annuellement, un droit à recevoir du seigneur du lieu pour partie (dit-il) de compétence, la somme de 4 livres en argent annuellement. Ces 4 dernières sommes sont accordées au curé ainsi qu’un supplément de 70 livres payées par les décimateurs, quelques menues dîmes de la maison dite Tour d’Airmont.

Les décimateurs faisant la sourde oreille aux plaintes du curé, il s’adresse en 1745, au Conseil Souverain pour obtenir un nouveau supplément. Ce procès sera abandonné et repris deux ans plus tard, avec le curé Urbain.

Pierre François Herrier: qui remplaça le précédent ne fut curé que pendant un an et demi car il mourut le 12 janvier 1761 à l’âge de 36 ans.

Eloi-Joseph Petit: qui vint ensuite, ne fut curé que pendant 4 mois ; 1l décéda le 9 juin 1761. Il avait moins de 40 ans.

L’abbé Briez ou Briet : cité plusieurs fois entre 1761 et 1769. Il démissionne alors et devient curé de Thulin en 1772.

Pierre Joseph Motquin : 1773-1789. Né à Mons ; fut nommé curé de Carnières en 1773 où il resta jusqu’en 1789, époque où il fut nommé curé d’Hacquegnies.

Une déclaration des biens de l’église et des pauvres du village de Carnières en 1787 vaut la peine d’être regardée avec attention.

REVENUS DE LA CURE

Grosse dîme Un neuvième de la grosse dîme se levant sur le pied du onzième sur toutes les avoines, foins, trèfles secs, excepté les colzats et semailles qui se lèvent au quatorzième, affermé année communes 140 fl.

Menue dîme Onzième des houblons, poires, pommes, grosses noix, lins, chanvre 150 fl

Autre Dime au onzième des cottes de laine, agneaux, cochons de lait, poulets, canards.

Nota qu’il n’y a qu’un petit troupeau de 30 à 40 brebis 10 fl.

Novales Dîme novale sur toute la paroisse, une fois, seulement la première année 3 fl.

Maison Maison avec trois petites places sur un journel environ d’héritage, située à Carnières en la ruelle dite des Marteaux, tenant à N. Bughin de tous côtés, rapporte année commune 20 fl.

Biens En biens-fonds, rien

Messes d’obituaire Messes d’obituaire au nombre de 142 et 24 saluts fondés rapportant 126 florins 10 patars, savoir 58 messes avec offices à neuf leçons, à la rétribution de 20 patars; 50 à 14 patars et 30 à 10 patars; les saluts a 5 et 6 patars chaque ; le clerc a la juste moitié de la somme et en outre 10 livres 5 sous de rente annuelle pour allumer et nettoyer la lampe dans l’église devant le Saint Sacrement et voilà tout le revenu du clerc 126 fl.

Fondations La principale fondation est de 12 messes par an du Vénérable, une chaque premier jeudi du mois, à la rétribution de 14 patars, fondation de N. Godefroid, curé de Carnières, qui a laissé une rente de 33 livres au denier 28, argent fort, savoir 25 1. 4 s. pour les susdites messes et le reste à la fabrique.

Autre Il y a aussi 9 livres par an pour chanter les louanges du Saint Sacrement les jours solennels et les premiers dimanches du mois.

Un bien chargé d’obit Il y a aussi un journel d’héritage environ pour un obit fondé à 9 leçons rapportant 6 livres par année que les gens de loi remettent verbalement sans bail ni autre cérémonie, à qui il leur plaît.

Toutes les autres messes dont une ou deux fondées particuliers, pour lesquelles il y a de petites rentes de 20, 30 ou 40 patars.

Capitaux En capitaux placés à intérêts, rien.

Décimateurs Le droit de recevoir des décimateurs 238 florins 7 patars, savoir

Abbaye d’Aulne. 164 fl. 2 p. 6 ds

L’archevêque de Cambrai. 67 fl. 1 p. 6 d.

Le chapitre de Binche 4 fl. 12 p. 6 d.

Le marquis de Chasteler 2 fl. 11 p. 6 d.

Baptêmes Pour 40 baptêmes année commune 6 fl.

Monsieur le vicaire baptise le plus souvent 6 fl.

Mariages Pour les mariages, 8 par an, 10 florins en ce pris égard que les pauvres ne paient pas ou paient à demi 10 fl.

Offrandes Les offrandes de chaque dimanche et fêtes, des services, messes à dévotion et du patron Saint Hilaire que l’on invoque pour les bras et les jambes; ils ne rapportent plus le sixième de ce que anciennement on recevait (anciennement 80 à 100 florins), ce revenu n’est aujourd’hui que de 20 fl.

Morts Pour 12 morts, année commune et funérailles 50 fl.

Messes Pour 50 messes à dévotion, année commune, à raison de 10 patars par messe porte 25 fl.

Cire Cires des services 8 fl.

Recommandage Recommandage des morts un an et six semaines, tous les dimanches à raison de 30 patars pour chaque, porte 10 fl.

Tonnage La moitié du tonnaige contre le marquis du Chasteler, 4 pots de forte bière et 4 de petite pour chaque brassin, année commune 6 fl.

Revenus totaux : 822 fl. 17 p.

1787 – CHARGES

Charges

La maison pastorale est chargée de 4 petites rentes dont une seigneuriale paie jusqu’à présent 5 fl. 10

Taille du clergé 10 fl.

Les vingtièmes 3 fl. 10 p.

Abonnement pour bière et vin pour les Etats de Hainaut 8 fl.

Charges totales : 28 fl

Reste : 794 fl. 17

Nota! La cure de Carnières ayant été visitée par le doyen rural, il y a près d’un siècle (vers 1650), fut qualifiée ainsi qu’on trouve dans les archives totius districtus aifficilior parochia.

« Il y avait alors de 300 à 400 communiants, aujourd’hui il y en a 800 effectifs.

C’est un cahos (sic) de montagnes partout. Mariemont en rend témoignage. Tous nos hameaux se terminent par mont, tels que Colarmont, Tour Heremont, Mont-Sainte-Aldegonde. On ne peut guère aller au malade, sans passer les rivières. Les chemins sont impraticables pendant l’hiver par la multitude des sources et des fontaines ; mais aussi est-il vrai que pendant l’été, toute l’imagination anglaise ne saurait produire tout ce que la nature nous a prodigué.

La cure est éloignée de l’église d’un quart de lieue; arrivé auprès il faut grimper 30 escaliers en pierres brutes. Faut-il aller chercher un mort au hameau de Colarmont, à quatre pas de l’église, on est à 80 pieds au-dessus, de sorte qu’en hiver, en temps de neige, de verglas ou de dégel on ne peut guère monter que des pieds et des mains; ce qui m’est arrivé plusieurs fois et si on n’était habitué à cette cérémonie, il y aurait de quoi rire de voir un curé en chape grimper à quatre pattes après la brebis décédée.

La paroisse de Carnières est peut-être la plus pauvre du district de Binche, y compris la dotte du curé qui ne peut en conséquence aider ses paroissiens qui sont presque tous cloutiers et à la moindre maladie, réduits à la dernière misère sans savoir qui invoquer ni à quoi recourir. Nos gros décimateurs ne sont pas régnicoles, leurs aumônes ne s’étendent pas jusqu’à nous. Le lait et le miel sortent à nos yeux de la terre de Canaan; à peine pouvons nous en recueillir l’écume.

La chute des revenus de Carnières provient de ce que jadis il y avait trois à quatre troupeaux de moutons, ce qui faisait un produit de 300 florins.

Aujourd’hui, il n’y a plus rien.

Le fameux pèlerinage de Saint Hilaire patron, rapportait au curé environ 100 florins annuellement ; aujourd’hui, 20 florins et bientôt plus rien.

Les paroissiens sont augmentés du double, mais il n’y a plus de terres ; elles sont divisées et subdivisées et ils ont grand peine de vivre et ne peuvent fournir des secours à leur curé et sont toujours prêts à en recevoir. » ( Cette déclaration est signée P.JPMottequin, curé, 1787.)

Le curé Motquin s’occupait, non sans un certain talent, de sculpture et de serrurerie; il laissa divers ouvrages de sa façon, qui ornaient le chœur de l’ancienne église. Il faut aussi savoir que c’est en septembre 1777 qu’une nouvelle cure est construite.

Au 19 siècle

Charles Casimir Mercier : 1789-1806. Né à Leernes, succéda au précédent en 1789. Maintenu en 1803, lors de la réorganisation du culte, il resta à Carnières jusqu’en 1806, année où il passa à la cure de Beaumont où il mourut le 7 mai 1829.

Rappelons qu’au vu des documents qui précèdent, on a pu constater la situation souvent précaire et instable des curés de l’Ancien Régime. La Révolution Française va tout bouleverser : elle ruine la puissance de l’Eglise catholique. Elle abolit ses privilèges en matière politique, judiciaire et fiscale. Elle nationalise ses biens et supprime un de ses principaux revenus, la dîme.

Le Concordat de 1802 ne rétablit pas l’Eglise dans sa position d’excep-tion. Il ne compense que partiellement la confiscation de ses propriétés par le versement d’un traitement à ses ministres. La Constitution belge conservera cette disposition, mais elle en modifiera l’esprit : elle verra dans le traitement non plus une indemnité mais une rétribution et elle l’étendra aux pasteurs et aux rabbins.

Les comptes et budgets seront dès 1802, établis par les Fabriques d’Eglise.

Jean Joseph Roulez : 1806-1815. D’abord vicaire de Mont-Sainte-Aldegonde, de 1788 à 1806, il est nommé à la cure de Carnières en 1806. La chronique scandaleuse de Carnières rapporte que le 22 décembre 1815, le curé Roulez étant allé voir son confrère de Mont-Sainte-Aldegonde, il vécut trop bien et à son retour, tomba dans un fossé où on le trouva presque mort. Il mourut le 28 décembre suivant à l’âge de 60 ans et fut inhumé dans le cimetière de Carnières, à côté du grand portail de la Vieille Eglise ; une dalle tumulaire appliquée à la muraille extérieure du bâtiment rappelait son souvenir. En voici l’inscription : D.O.M./ Ci gît mre Jean Joseph / Roulez zélé pasteur / de Carnières pendant / dix ans, mort le 28 Xbre / 1815 âgé de 60 ans /.

Jean Joseph Salengros : 1816-1841. Né à Liessies le 26 février 1756 ; d’abord religieux à l’abbaye de Loo, fut nommé curé du village de Carnieres, le 14 tévrier 1816. Ce jour-là, il fit son entrée solennelle. Au temoignage de l’oncle de Gonzales Decamps, Jean-François Dartevelle, rarement on vit fête semblable à Carnières. Une foule considérable était venue de tous les côtés du village et des environs. Cortège de jeunes gens à cheval, groupes de jeunes filles en blanc, musique, fausses portes, détonations des campes, il ne manqua rien à cette fête qui inaugura si bien le nouveau pastorat.

Nous avons eu la chance de pouvoir déchiffrer un document ancien, non daté, où l’on peut lire « Etat des meubles et effets que Louis Roulez, héritier de maître Jean Joseph Roulez curé de Carnières a vendu à Monsieur Sallengros curé entrant à la Cure de Carnières, dont le détails ensuit avec l’appréciation de chaque objet.

Cinq armoires dans la muraille dont deux dans la cuisine une dans Le Cabinet et deux dans la place à manger à six livres trois patards la pièce font 31 £5 р

Une garde robe dans la chambre du curé 30 £

Trois portes et travers dans la salle faisant 30 £

Quatre caisses d’horloge à une couronne 25 £2p

La boiserie de la cheminée de la cuisine 3 £ 5р

loutes les planches de la relaverie et garde à manger 10£

Un tour en cuivre à la place à manger 1£ 4p

Un porte manteau à la garde robe 0£ 4p

Une porte à la cave au vin 1£ 3P

Trois gentier (?) 5£

Une porte à comodité du jardin 1£ 4p

Une table de nuit et chaise percée dans la muraille à la chambre du curé 9£

Planches à côté de la cheminée 0£ 7p

Deux encoignures ibidem 2£ 8p

Les travers du buffet à la place à manger; le buffet appartenant à la maison

de cure 2£4p

Les travers d’une garde-robe de la salle 2£1p

Un porte manteau 0£ 7p

Le fer de la cheminée de la chambre du curé 4£ 8p

La boiserie de la cheminée ibidem 0£ 7p

Un porte Epine (?) ibidem 0£ 7p

Planches de la place à fruits 7£

Bouchons des soupiraux de la cave 2£

Un bloc 1£ 4p

La sonnette de la grand porte avec le fil de fer 4£

Deux portes de vollière en fil de fer 2£ 8p

Une planche et le fer attenant pour aller au pignennier 1£

Une porte à treille à la remise au bois 1£ 4p

Le fer à feu de la cuisine avec le four et deux grandes échelles servant pour

travailler aux espalliers 24£

TOTAL : 207£ 5p

Drôle de pratique !

Le curé Salengros est mort à Carnières le 3 janvier 1841.

C’était un homme de l’ancien temps, assez peu instruit, mais charitable. Il avait émigré en Allemagne où il avait appris le métier de jardinier, pendant les mauvais jours de la Révolution. Il avait gardé une grande terreur de cette époque et de tout mouvement politique d’ailleurs. Aussi, quand la révolution de 1830 se déclara, il se croyait revenu aux événements de 1793 et il se manifesta franchement orangiste.

Jusqu’à sa mort, Salengros conserva l’ancien costume clérical : culottes, bas de soie ou de laine et redingote assez courte.

Il fut enterré au cimetière de Carnières le 5 janvier 1841. Son service se fit le 12. Ses paroissiens lui firent ériger un monument funéraire, grande dalle qui fut encastrée dans le mur séparant le cimetière du jardin de la vicairie.

Voici l’épitaphe: D.O.M. Memoria ejus in benedictione est. Ici repose le corps de Mr Salengros né à Liessies le 26 février 1756, d’abord religieux de abbaye de ou ensuite et de cette oise hamininvers pauvres Sa pieuse sollicitude pour les malades et son zèle aidant à remplir toutes les fonctions du Saint Ministère le firent chérir pendant sa vie et regretter après sa mort de tous les habitants de Carnières. A ses côtés reposent les cendres de ses sœurs Catherine et Marie-Philomène Salengros pieusement décédées la 1° le 10 juin 1838 âgée de 81 ans la seconde le 12 juin 1842 à l’âge de 86 ans.

L’abbé Lebrun : 1841-1847. Né à Seloignes. Curé à Carnières en 1841 pour passer dans une autre cure en 1847.

François Joseph Vandam : 1847-1882. Né à Ghlin, le 6 décembre 1812. Après des études au collège de Mons et au séminaire, il fut ordonné prêtre en 1835, nommé en cette année vicaire de Nalinnes puis curé à Maurage le 25 novembre 1843 et à Carnières le 30 août 1847.

C’est lui qui, en 1874, quitta la Vieille Eglise pour intégrer la nouvelle église Saint-Hilaire située sur l’actuelle Place Gonzales Decamps.

Il vécut un épisode assez douloureux pendant son séjour à Carnières.

A la séance du Conseil Communal du 28 août 1879, le Bourgmestre François Bughin informe l’assemblée que par suite de la démission directrice de l’école adoptée tenant lieu d’école communale pour les filles, il y a urgence de pourvoir à celles-ci un local convenable.

Considérant que la Commune possède deux bâtiments communaux cadastrés Section D 144 et 214, que le premier est occupé par Monsieur le Curé et le second par Monsieur le Vicaire.

Considérant que le presbytère est une habitation très spacieuse construite sur 8 ares 90 centiares, avec avant-cour et un jardin de 17 ares 40 Section D 143 au Centre de la Commune, comprenant plusieurs places où deux institutrices peuvent y avoir leur logement, tenir classe et fournir un préau entouré de muraille.

Considérant que la maison Vicariale avec un beau jardin contenant 7 ares 80 Section D 215 peut servir de presbytère et celui-ci être reconverti en maison d’école, sans autre frais que l’ameublement

décide:

à l’unanimité des membres présents et sous l’approbation de l’autorité supérieure :

1° – que la maison de Cure servira d’école pour les filles et de logement pour deux institutrices laïques jusqu’à dispositions ultérieures et

2° – que la maison vicariale servira de logement au curé, en exécution de l’article 92 n° 2 du décret du 30 décembre 1809.

En 1882, le mayeur François Bughin fait expulser le curé Vandam qui va alors habiter l’ancienne maison de M. Norbert Duvivier (actuel Cercle Catholique) achetée précédemment par Catherine Lorent pour les écoles catholiques. Une partie du bâtiment fut affectée au logement du vicaire qui y resta lorsque le curé Bourlart reprit possession de la cure.

Le curé Vandam démissionne en septembre 1882.

Il meurt le 2 novembre 1882 dans cette maison de la Place et c’est de là que son corps partit, non sans difficultés, – il était fort et puissant – pour sa dernière demeure. Il est enterré le 5 novembre au milieu d’une foule nombreuse

Lucien Boulart: 1882-1893. Né à Dour ; d’abord curé a Esplechin, puis à Carnieres en 1882 pour passer en 1893, à la cure d’Havré. C’est lui qui réintègre le presbytère après le départ forcé du curé Vandam.

François Joseph Caudron : 1893-1912. Né à Wiers le 13 février 1853, professeur à Bonne-Espérance; il eut dès 1884, la direction de l’Institut Saint-Joseph à La Louvière. Il passa ensuite à la cure de Houdeng-Goegnies où il resta jusqu’en 1893, année de sa nomination à Carnières comme curé. En 1896 il reçoit de Maximilien Duvivier, marchand de clous à Carnières, la somme de 300.000 F pour faire construire un hospice pour vieillards, le Home du Sacré-Cœur. On le surnomme souvent « curé administrateur » !

Fig 2. Le curé Caudron

Son apostolat ne fut pas facile. On relève dans les comptes de 1909, que la paroisse est considérée comme très pauvre, le socialisme s’y développe et la laïcité se répand. En 1912, on note encore une progression du socialisme et des libres penseurs dans une paroisse toujours très pauvre. En cette année 1912, le curé Caudron prend la direction de la Maison de retraite du Sacré-Cœur dont il était le fondateur. Il est mort le 27 août 1923,

Au 20 siècle

Honoré Foucart: 1912-1929. Né à Wez-Velvain le 6 mai 1868. Ordonné prêtre en 1890, professeur au collège N.-D. de la Tombe à Kain de 1890 à 1899, professeur et préfet de discipline à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière de 1899 à 1905. Curé à Trivières de 1905 à 1912 et enfin curé à Carnières de 1912 à 1929. Curé de la première guerre mondiale, « aux mauvais jours de la guerre, quand la bataille faisait rage à Collarmont, il était là, le premier, pour courir relever les blessés, consoler les mourants, enterrer les morts, faire œuvre de patriote et de prêtre, en plein danger, il était là, sans peur et saintement imprudent ». C’est lui qui eut l’idée d’installer les blessés de 1914 à l’Asile du Sacré-Cœur et d’organiser la tradition de l’anniversaire tragique de la bataille de Collarmont.

Il a beaucoup embelli l’église: elle a été repeinte, l’électricité installée, les vitraux renouvelés, les orgues restaurées, la sonnerie électrique des cloches commencée…

Il est mort le 18 janvier 1929.

Léon Gailly : 1929-1942. Né à La Louvière le 29 mars 1876.

Il entre au Séminaire de Tournai en 1894 (10).

Avant son ordination, Monseigneur Walravens, évêque de Tournai, l’envoie comme professeur de mathématiques et titulaire de la classe de quatrième moderne de l’Institut Saint-Joseph à La Louvière.

Il est ordonné en 1899 et continue sa charge de professeur jusqu’en 1903, date à laquelle il est nommé vicaire à Lessinnes.

De 1903 à 1910: vicaire de Lessinnes (doyenné de Lessines)

De 1910 à 1919: vicaire de Lobbes (doyenné de Thuin)

De 1919 à 1925: curé à Boussu-lez-Walcourt (doyenné de Beaumont)

De 1925 à 1929: curé de Gouy-lez-Piéton (doyenné de Fontaine)

De 1929 à 1942: curé de Saint-Hilaire à Carnières (doyenné de Binche)

Il est décédé à Carnières, le 9 août 1942.

Le curé Léon Gailly qui fut chargé de la paroisse de Carnières durant 13 années, avait conservé de son passage dans l’enseignement, le sens aigu de la méthodologie, de l’exactitude et de la finition dans tout son travail pastoral.

Ses élèves du catéchisme se rappellent ses cours de « Bible », dont il extrayait au préalable le donné descriptif avant de s’engager dans l’explication religieuse du texte; ainsi, pour parler du temple de Jérusalem, il commençait par faire œuvre de géomètre, donnant les mesures du bâtiment, ses configurations, son plan, tout cela dans le but d’une meilleure compréhension et après seulement, il parlait en bibliste !

Sa prédication avait ce caractère descriptif qui faisait surgir l’image avant d’évoquer l’enseignement. Il semble, à considérer aujourd’hui l’image du curé Gailly, après plus d’un demi siècle, qu’il apparaissait d’abord comme un homme effacé et humble, sans cri ni parole inutile mais aussi comme un prêtre attaché à son ministère sans faire d’éclat mais dans la profondeur de ses convictions, sans excès dans la manifestation religieuse.

Pourrait-on rappeler, au passage, ses participations actives aux loisirs organisés au « Cercle Catholique » où, le dimanche après-midi se donnaient les pièces d’un théâtre récréatif dont les paroissiens les plus « scéniquement doués » étaient les acteurs régulièrement applaudis et où, lorsqu’il s agissait de « petit élevage», c’était le curé lui-même qui, dans des causeries fort suivies, se faisait l’instructeur ou le conseiller.

Il faut aussi souligner l’entente pastorale qui unissait le curé de Carnières à son vicaire, le très modeste abbé Henri Leuridant pour lequel il n’était aucune difficulté qui ne puisse trouver de solution: « patience… » répé-tait-il et il semble bien que ces deux là n’en manquaient point !

René Marievoet : 1942-1956. Né à Marchienne-au-Pont, le 26 octobre 1889.

Ordonné prêtre à Tournai en 1913.

De 1913 à 1933: vicaire à Binche et professeur à l’Ecole Moyenne

De 1933 à 1936: curé à Strépy (doyenné du Roeulx)

De 1936 à 1942: curé à Jolimont/ Haine-Saint-Paul (doyenné de La Louvière)

De 1942 à 1956: curé de Saint-Hilaire à Carnières (doyenné de Binche)

En 1956: retraité et chapelain à La Brisée à Obourg

Décédé à Courcelles, le 28 juillet 1962.

Il arrive à Carnières en pleine guerre et organise des grandes cérémonies religieuses et la messe du jeudi à l’autel sainte Thérèse pour les prisonniers. Dès 1944, il dit la messe tous les matins pour demander la protection de Dieu en pleine période de bombardements. Ses sermons, souvent très fermes, étaient pleins d’éloquence et bien des gens se souviennent encore « d’un homme tout d’une pièce dont la taille et la voix ne pouvaient passer inaperçues ».

Dans le Journal « Le Binchois » du 18 août 1962, le chroniqueur qu’on appelait le « Furteu », a rédigé un excellent article, en wallon, lors du décès de M. Marievoet. En grandes lignes cela donnait: « Oui, c’était un bon homme, dévoué et travailleur; mais il ne fallait pas lui marcher sur les pieds car comme don Camillo, pour se faire respecter, il savait boxer ! ».

Tous les traits hauts en couleur qui rappellent le personnage quelque peu tonitruant ne peuvent dissimuler le vrai Marievoet: un homme de grande piété et de prière (il organisa le 6 août 1950, la cérémonie de l’ordination sacerdotale de trois séminaristes dans sa paroisse), un homme d’action silencieuse (il suffit de signaler ce qu’il fit, durant la guerre, dans la résistance), un homme assurément – comme s’identifie don Camillo-semblable à un transatlantique dans un étang ! (11)

Albert Fanuel : 1956-1963. Né à Farciennes, le 24 avril 1917.

Ordonné prêtre à Tournai en juillet 1941.

En octobre 1941: étudiant en philologie classique UCL

1943 à 1952: professeur de 4e latin-grec au Séminaire de Bonne-Espérance

1952 à 1956: vicaire à Wanfercée-Baulet (doyenné de Fleurus)

1956 à 1963: curé à Saint-Hilaire, Carnières. Il ne resta que sept années mais se mit entièrement au service de la paroisse.

Successeur du curé Marievoet, l’abbé Fanuel était, à l’inverse de son pré-décesseur, calme et silencieux. C’était le pasteur de contact, de l’approche et des rencontres qu’il créait d’emblée chaleureuses et attentives; c’était vraiment le curé de tous !

Il multiplia dans la paroisse, les occasions qui favorisaient la bonne entente, la cordialité, la charité…

Il créa les fancy-fair où il était le premier travailleur et l’infatigable animateur et qui grâce à lui, furent des réussites sur le plan pastoral et sur le plan matériel.

Il fonda le patronage et les camps de jeunes et son charisme firent que bon nombre de paroissiens participèrent aux nombreuses activités.

On pouvait le voir aux feux de camps ou aux soirées de jeunes, le banjo sous le bras et la chanson aux lèvres, entraîner tout son petit monde joyeusement réuni. ..

Le curé Fanuel n’avait rien à lui, vivant avec un minimum, pour que les déshérités de sa paroisse le soient moins. C’était un saint prêtre sans aucun doute, et assurément fort proche du cœur de Dieu. (12)

Jules Desenfans : 1963-1982. Né à Horrues, le 26 février 1920.

Ordonné prêtre à Tournai, le 26 juin 1944.

De 1944 à 1947: professeur au Collège Notre-Dame à Binche

De 1947 à 1958: vicaire à Flénu (doyenné de Mons)

De 1958 à 1961: curé de Obourg (doyenné de Mons)

De 1961 à 1963: curé de Rebaix (doyenné de Ath)

De 1963 à 1982: curé de Saint-Hilaire à Carnières.

Décédé à Jolimont, (Haine-Saint-Paul), le 25 novembre 2001.

Curé jovial et bon, il était proche de tous ! Très cultivé, il aimait discuter de longues heures sur des sujets très sérieux, principalement sur la Bible. Après son départ de Carnières, il aimait encore revenir pour s’entendre rappeler les mariages, baptêmes etc… qu’il avait célébrés et il revenait tout content chez lui. Son souvenir est encore bien vif dans toutes les mémoires !

Maurice Vanhie : 1982-1989

Né à Wolvertem ( Brabant), le 16 février 1926.

Entré dans la Congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur en 1945. Ordonné prêtre le 7 septembre 1952.

Vicaire à Pecq et à Anderlues. Vicaire à Carnières et aumônier du Home Notre-Dame de 1980 à 1982.

De 1982 à 1989 : curé à Carnières.

Décédé à Asse, le 29 mai 2001.

Son passage pendant deux années comme vicaire dans la paroisse de Saint-Hilaire à Carnières et comme aumônier du Home Notre-Dame a fait que Maurice Vanhie n’était pas un étranger pour les Carniérois qui l’ont vite accepté comme curé; il était jovial et d’un tempérament quelque peu artiste. Il faut souligner sa grande piété et son invincible dévouement, sa générosité sans mesure. Il visitait les malades avec assi-duité, accompagnait ses paroissiens dans leurs prières comme dans leurs loisirs… assistait les familles en deuil.

Joseph Dermaut : 1989-1998.

Né à Renaix le 10 avril 1947, fils d’agriculteurs à Anseroeul (Mont de l’Enclus). A suivi les cours de gréco-latines, puis de l’Ecole Sociale. Ordonné prêtre à Charleroi en 1973. Vicaire et aumônier à Péruwelz jusqu’en 1980. Vicaire et aumônier régional à Dour, aux Honnelles et pour la région de Mons-Borinage jusqu’en 1989. Curé de Carnières et Mont-Sainte-Aldegonde, responsable de l’Unité Pastorale de Morlanwelz, Aumônier régional des Equipes Populaires de la Région du Centre jusqu’en 1998. Doyen de La Louvière et Aumônier régional du Centre depuis 1998.

Daniel Delvaux: 1998-

Né à Uccle le 15 février 1944.

Ordonné prêtre à Tournai le 7 juillet 1973.

Licencié en Sciences morales et religieuses.

1973 : vicaire à Gilly et étudiant

A partir de 1973: prêtre de la Communauté de la Poudrière à Bruxelles. 1990-1998 : prêtre auxiliaire à Saint-Hilaire de Carnières.

Dès 1998 : curé de Carnières et responsable de l’Unité pastorale de Morlanwelz.

VICAIRES

Curé Ch. C. Mercier 1789-1806 . Vicaire: Emmanuel Joseph Fredericks 1787-1805 –

Curé JJ Roulez 1806-1815. Vicaire: Masure 1806-1810

Curé J.J. Salengros 1816-1841 Vicaire:Félicien Reglaire 1837-1841

Curé Abbé Lebrun 1841-1847 Vicaire: François Bisquelaire 1842-1846

Curé François ]. Vandam 1847-1882. Vicaires: Emm. L. Marcq 1846-1851 A. Dujardin 1851-1855 Emmanuel Braconnier 1855-1863 Cyprien J. Scruel Vic. dominicaux 1863-1883 A. Fournier

Curé Lucien Boulard 1882-1893 vicaires: C. Scruel 1863-1883 A. Mathieu 1883-1890 F. Delhaye 1890-1896 vic. dominicaux A. Fournier Camille Hontoir

Curé Joseph Caudron 1893-1912 Vicaires F. Delhaye 1890-1896 C. Dujardin 1896-1901 F. Bard 1901-1907 C. Sensee 1907-1909 Félicien Bonnier 1909-1919 Vic dominicaux F. Lecocq P. Pierson F. Leroy C. Hocedez C. Hontoir

curé Honoré Foucart 1912-1929 vicaires: Félicien Bonnier 1909-1919 Jean Neusy 1919-1922 C. Petieau 1922-1924 Raphael Loiseau 1924-1930 vic. dominicaux: C. Hontoir E. Durieux C. Chenoy Henry Petit P. Vanneste F. Gamache P. Duquesnoy E. Urbain

curés: Léon Gailly 1929-1942 vicaires Raphael Loiseau 1924-1930 Henri Leuridant 1930-1939 Maurice Polleur 1939 Georges Castelain 1939-1946 vic dominicaux: Henry Petit Daniel Plancque Pierre Grégoire C. Chenoy E. Durieux E. Urbain

curé: René Marievoet 1942-1956 vicaires: Georges Castelain 1939-1946 Joseph Haumont 1944-1947 Auguste Réveillon 1946-1949 Lucien Watillon 1949 Albert Defontaine 1947-1952 Prosper Desoomer 1949-1957 Eugène Lambeets 1952-1964 vic dominicaux D. Plancque J. Smeets Pierre Grégoire Albert Defontaine

curé Albert Fanuel 1956-1963 vicaires Prosper Desoomer 1949-1957 Eugène Lambeets 1952-1964 Jean Panarotto 1957-1958 Robert Martin 1958-1963 ou 64

Curé Jules Desenfans 1963-1982 vicaires Eugène Lambeets 1952-1964 Emile Sansen 1965 Jean Cattoir 1966 Jacques Schiltz 1965-1970 Maurice Faux 1970-1973 René Fraussen 1973-1980 Maurice Vanhie 1980-1982 vic dominicaux Jean-Marie Boudart Marc Mayence

curé Maurice Vanhie 1982-1989

curé Joseph Dermaut 1989-1998

curé Daniel Delvaux 1998

Emmanuel-Joseph FREDERICKX, né le 5 mai 1756, fit ses humanités, successivement dans sa ville natale (Braine-le-Comte) et à Mons. Il étudia 1 an la philosophe et 4 ans la théologie à l’Université de Louvain. Il passa 1 an au séminaire de Cambrai et reçut la prêtrise de Monseigneur d’Aigneville, le 18 septembre 1784. Nommé vicaire d’Ecaussines-Saint-Remy en 1786, il fut transféré l’année suivante à Carnières où il mourut le 10 mai 1805.

Félicien REGLAIRE, né à Braine-le-Comte le 31 août 1810, fut successivement curé de Mont-Saint-Aubert et de Houdeng-Goegnies. Il servit dans l’armée, fut vicaire à Carnières de 1837 à 1841 et mourut le 10 août 1869.

Nous joignons une note supplémentaire concernant Auguste REVEILLON car elle est très intéressante (13). Né à Landenne-sur-Meuse, le 20 février 1912, dans une famille chrétienne ardennaise de petite bourgeoisie, il est ordonné prêtre en 1939. D’abord vicaire à Carnières de 1946 à 1949, puis à Quaregnon de 1949 à 1954 et enfin curé d’Ormeignies de 1954 à 1987. Il doit alors quitter sa paroisse pour se retirer à Neufvilles et s’y faire soigner. Il y meurt, le 14 juillet 1989, à l’âge de 77 ans.

S’il a laissé une trace de lui dans les mémoires des Athois, c’est parce que pendant son séjour à Quaregnon, il y aurait reçu la recette d’une potion, d’un médecin inconnu.

C’est à partir de 1956, alors qu’il est curé à Ormeignies, que l’abbé Réveillon met en vente à la cure, les premières bouteilles d’un médicament liquide, à usage externe, sensé guérir la plupart des maladies de la peau, tant chez l’homme que chez les animaux domestiques.

L’étiquette portait le texte : « remède pour toutes plaies purulentes, brûlures, cloux, panaris et doigts blancs, zona ou ceinture de feu, croûte de lait, acné, points noirs sur la figure, piques de tous genres, eczéma, crapauds des pieds du cheval, piétain du mouton. C’est un très bon désinfectant. Bon également pour les crevasses, c’est-à-dire faire sortir le pus qui se trouve sous les crevasses. Application en compresses émollientes si possible et de deux fois par jour. Evitez que cela ne coule dans yeux. Même si vous êtes diabétique vous n’avez rien à craindre. Le produit n’attaque que le mal et ne nuit pas aux chairs saines. Il faut ressortir l’inflammation. Si vous êtes brûlé avec du nylon, de la paraffine, le produit détachera lui-même les peaux de la plaie. Peut être employé pour l’impétigo, mais il faut enlever les croûtes avant chaque application. (USAGE EXTERNE) ».

On ne peut que penser à l’Helkiase, un médicament vendu à l’Hôpital Notre-Dame de la Rose dès 1899 par la Prieure, Sœur Marie Rose Carouy qui prétendait avoir reçu la recette lors d’une des apparitions du Sacré-Cœur. D’abord préparé sous forme d’onguent, ce médicament était sans doute un puissant antiseptique à base de bichlorure de mercure, à usage externe, destiné aux maladies les plus courantes de la peau. Mais en 1932, il est prouvé que le mercure absorbé par la peau provoque des cancers et le médicament est retiré de la vente en 1938.

Le remède de l’abbé Réveillon devait être fort semblable à l’Helkiase ; en tout cas, il était sensé soigner les mêmes maux que l’Helkiase.

Pour les deux médicaments, il y eut un « marketing » très réussi. La prieure de Lessines avait soigné la présentation et la publicité de l’Helkiase ; ce qui d’ailleurs fit monter les ventes, en Belgique comme à l’étranger. Les bénéfices servirent à sauver la santé financière de l’Hôpital et à permettre l’aide aux pauvres. L’abbé Réveillon a peut-être tiré profit de l’interdiction de vendre de l’Helkiase pour lancer son remède et de plus, il n’existait alors sur le marché pharmaceutique, aucun médicament couvrant les mêmes indications et concurrentiel sur le rapport qualité-prix. L’argent récolté a servi à restaurer l’église et le prieuré d’Ormeignies, à aider les indigents (bourses d’études pour les enfants etc…), à sauver une série de bâtiments du château des Rouillé et à « prêter» de l’argent à ceux qui en avaient besoin.

On connaît maintenant les différents composants du remède « miraculeux » de l’abbé Réveillon mais pas leur ordre d’insertion ni les quantités respectives : de l’alcool à 90°, de l’eau distillée, du camphre de Chine, de l’eau phéniquée, de l’alun moulu et du sel de cuisine.

A Ath, la pharmacie « Navez », devenue pharmacie « Saint Julien » en a racheté les droits et assure que le produit se vend bien et qu’il est manifestement efficace.

PAROISSE SAINT JOSEPH

L’étendue de la paroisse Saint Hilaire étant devenue trop importante, il fut décidé de créer une deuxième paroisse à Carnières, celle de Saint Joseph, établie en 1904 et administrant la partie Nord de Carnières, au-dessus de la ligne de chemin de fer, sauf les grosses fermes du haut de la rue du Houssu qui se rattachent encore au Centre. L’église fut construite en 1906.

CURÉ Paul Duquesnoy 1904-1909

CURÉ Louis Moulin 1909-1913

CURÉ Oscar Maistriaux 1913-1917

CURÉ G. Frère 1917-1924

CURÉ Joseph Leroy 1925-1929

CURÉ Sidoine Fournier 1929-1933

CURÉ Marcel Fagot 1934-1940 VICAIRES DOMINICAUX Joseph Smeets CURÉ M. Bellière 1941-1944 VICAIRES DOMINICAUX René Cambier 944-1947

CURÉS Eugène Bauthier 1945-1946

CURÉS André Dermaux 1947-1979 VICAIRES DOMINICAUX Michel Fagot 1947-1950 Emile Roisin 1951 Marc Selvais 1952-1961 Julmart Stalon 1961-1975

CURÉ Jean Franken 1980-1989 VICAIRES DOMINICAUX André Lepage 1975-1983

CURÉ Joseph Dermaut 1989-1998

CURÉ Daniel Delvaux 1998-

En fait, nous évitons de donner des renseignements sur les anciens curés de la paroisse Saint-Joseph de Carnières-Trieux car ceux-ci se trouvent repris dans une plaquette éditée à l’occasion du centenaire de la création de la paroisse.

 PRETRES ET RELIGIEUX ORIGINAIRES DE CARNIERES

Les dates mentionnent successivement l’année de naissance, l’année d’ordination, l’année de décès. Le (-) mentionne l’absence de donnée.

Duvivier Benoît, augustin (-) 1627 1634

Cauvet Jean 1696 (-) 1765

Massart Adrien 1709 (-) 1783

Demaurage Jacques Joseph 1714 (-) 1790

Lavendhomme Philippe, frère laïque (-) 1658 (-)

Massart J.R. curé à Anvaing 1779-1791 (-) (-) (-)

Massart Ambroise, prémontré 1711 1738 1770

Duvivier Guillaume-Joseph 1721 (-) 1794

Delval Jacques 1724 1748 1776

Duvivier Jean-Joseph 1757 1784 1809

Duvivier Maximilien-Joseph 1763 1846

Adant Jean-Joseph 1801 1828 1850

Decamps Alexandre 1827 1853 1897

Bredas Clément, rédemptoriste 1861 1887 1911

Delporte Zénon 1865 1890 1901

Bougard Charles 1868 1892 1937

Magnie Léon, chanoine honoraire 1871 1894 1947

Douillez Armand 1877 1902 1951

Otlet Paul 1878 1903 1936

Dufonteny Georges, rédemptoriste 1884 1908 1956

Decamps Noël, rédemptoriste, diocésain 1891 1916 1975

Otlet Fernand 1896 1920 1968

Fumière Paulin, rédemptoriste, diocésain 1900 1927 1944

Bougard Alphonse 1903 1926 1960

Riche Richard 1903 1927 1991

Riche Léon 1912 1935 1966

Cuisenaire Noël 1917 1941 (-)

Cambier René, chanoine titulaire 1918 1942 1980

Glinne Gérard 1923 1948 1970

Laute Adolphe 1925 1950 (-)

Selvais Marc 1925 1950 (-)

Messe Jean, scheutiste 1925 1950 1999

Lambert Yvon 1927 1950 (-)

Basilide Jacques, augustin, père Jean-Marie 1929 1956 1991

Belleflamme Jean-Marie, rédemptoriste, frère Ghislain 1939 1958 (-)

Comme pour les curés, nous possédons quelques renseignements concernant tous ces religieux; nous pensons qu’il est intéressant de les joindre.

Benoît Duvivier : religieux augustin, « professus est… 29 augustus 1627», décédé le 9 mars 1634 à Waldelfinghen (Luxembourg).

Jean Cauvet : né à Carnières le 6 mai 1696, entré au noviciat des Jésuites de la Province gallo-belge le 29 septembre 1713. Il professa les humanités à Namur. En 1756, il était bibliothécaire à Mons et a d’ailleurs publié un livre. Mort à Mons en 1765.

Adrien Massart : son épitaphe git dans le pavement, à droite en entrant dans l’église de Rebaix près d’Ath, non loin des fonds baptismaux. On y lit : « D.O.M. Ici gît le corps de Maître Adrien Massart natif de Carnières-sur-Haine très zélé et exemplaire curé de Pâturage pendant 16 ans et de Rebaix 20 ans. Décédé le 8 février 1783, âgé de 74 ans, qui fonda 3 messes à cette chapelle avec le De Profundis à la fin, laissa 20 livres de rentes pour écoler les pauvres. Sobrius et prudens erat insignisque pudore ac humilis, vigilans et pietate nitens ».

Jacques Joseph Demaurage : Né vers 1714. Son épitaphe gravée sur une pierre se trouvait derrière le chœur de l’église de Blaton : « Ci gist maître Jacques Joseph Maurage, natif de Carnières-sur-Haine, curé de Blaton pendant 27 ans, décédé le 19 août l’an 1790, âgé de 76 ans, lequel a fondé plusieurs obits en cette paroisse. »

Philippe Lavendhomme : frère lai au couvent des Carmes à Enghien. On constitua pour sa dot le 26 juin 1658, une rente sur la maison et jardin dits la Gade à Carnières.

Ambroise Massart : entra dans l’ordre des Prémontrés à l’abbaye de Floreffe où il prit l’habit le 27 février 1735, à l’âge de 24 ans. Profès le 16 septembre 1736, prêtre le 1° mars 1738, vicaire à Warnart, cellérier (1), curé à Floreffe en 1756, à Solre-Saint-Géry le 19 avril 1759, mort le 6 janvier 1770.

Guillaume-Joseph Duvivier: né à Carnières en 1721. De 1756 à 1766 il fut vicaire de la paroisse de Péruwelz. Il y fut curé depuis 1771 jusqu’à sa mort survenue le 20 novembre 1794.

Jacques Delval : né à Carnières en 1724 dans la ferme qui se trouvait à l’emplacement de l’actuelle église Saint Hilaire. Fils de Jean Joseph Delval, fermier, et Marie Catherine Boulvin, vêtu le 6 juin 1745 à l’âge de 21 ans et demi en l’abbaye de Floreffe, profès le 8 décembre 1736, prêtre le 8 juin 1748, vicaire à Solre-Saint-Géry en 1755, à Aublain en 1760, curé de Beaumont en 1765, décédé le 22 novembre 1776.

Jean-Joseph Duvivier : né à Carnières, le 26 août 1757. Il fit ses humanités à Binche, puis il étudia un an la philosophie et la théologie quatre ans, à l’université de Douai. Il fut ordonné prêtre à Cambrai, par Mgr d’Aigneville, le 18 décembre 1784. Il fut successivement coadjuteur 15 mois à Péruwelz, vicaire 6 ans à Frameries, 16 mois à Cuesmes. En 1792, il devint vicaire à Pâturages. Ayant refusé de prêter le serment à l’époque de la Révolution, il fut incarcéré pendant plus de 18 mois. Condamné ensuite à la déportation on l’emmena jusqu’à Cambrai où il obtint la liberté. C’est cet épisode malheureux qui lui valut le surnom de « prêtre courageux ».

Lors de l’organisation du diocèse actuel de Tournai, il continua de remplir les fonctions de vicaire à Pâturages, où il était rentré à son retour de Cambrai. Nommé curé de Blaregnies, en 1806, il fut transféré en 1809 à Mont-Sainte-Aldegonde, où il mourut le 8 novembre de la même année, à trois heures du matin.

Maximilien-Joseph Duvivier : parent du précédent, né à Carnières le 15 septembre 1763, religieux à l’abbaye de Gembloux sous le nom de Dom Exupère, vicaire à Boussu, nommé en 1812 à la cure de Ghlin où il décéda le 7 janvier 1846. Fils de cultivateur, il aimait beaucoup le cheval et quand il venait à Mons, il n’avait aucune crainte de traverser cette cité sur coursier. Cela offusqua deux ou trois officiers de l’armée belge et un jour qu’il traversait la Grand Place de Mons, l’un d’eux se crut permis de lui dire : « Monsieur le Curé, vous usez du cheval et Notre Seigneur Jésus Christ n’allait que sur un âne ». Riposte de l’abbé Duvivier : « Permettez, Messieurs, Il faut bien que je prenne un cheval car Sa Majesté le Roi Léopold … a pris tous les baudets pour son armée ! ». Inutile de dire de quel côté furent les rieurs !

Jean-Joseph Adant : né à Carnières le 31 octobre 1801, ordonné à Tournai en 1828, vicaire à Anderlues, puis à Seneffe, curé à La Hestre en 1833, curé à Papignies en 1845 et y décédé le 17 novembre 1850.

Alexandre Decamps : né à Carnières de Jean Joseph Decamps et de Julie Agnès Wilputte en 1827. Après des études à l’école communale de M. Sadin qui lui méritèrent presque tous les prix au concours cantonal de Binche, il partit pour le séminaire de Bonne-Espérance où il fit ses humanités et sa philosophie avec beaucoup de succès. Au séminaire de Tournai, où il se rendit, il fut ordonné en 1853 et alla célébrer sa première messe en son village de Carnières. Après avoir été surveillant au séminaire de Bonne-Espérance, il fut nommé vicaire de la paroisse Sainte-Elisabeth à Mons où il devint très populaire, surtout dans la classe ouvrière. Lors de l’épidémie de choléra de 1866, il se distingua par son dévouement de tous les instants. En 1868, il quitta la paroisse de Sainte-Elisabeth pour la cure de Haine-Saint-Paul et en 1874, il devint curé de Nimy. Il eut des démêlés avec l’Etat, concernant des biens de cure et comme il était très indépendant et trop large d’idées pour l’évêché, il fut déplacé et envoyé en 1887 desservir la paroisse d’Harmignies, fort petite et assez difficile à régir. C’est là qu’il mourut en 1897. Il fut enterré dans le cimetière de Carnières.

Zénon-Joseph Delporte : né à Carnières en 1865, fils d’Amateur Delporte, marchand de clous et de Christine Blanquet. Il mourut le 11 février 1901. Fig. 6.

Léon Magnie : né à Carnières en 1871, prêtre en 1894, professeur à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière, curé à Jolimont, curé-doyen à Châtelet et chanoine honoraire à Tournai. Mort à Carnières en 1947.

Armand Douillez : né à Carnières en 1877, prêtre à Tournai en 1902, vicaire à Haine-Saint-Paul (Jolimont), Fontaine-l’Evêque (Saint-Vaast) et Thiméon, chapelain à Gerpinnes (Flaches), curé à Wayaux de 1930 à 1948, mort à Monceau-sur-Sambre en 1951.

Paul Otlet: né à Carnières en 1878, ordonné prêtre à Tournai en 1903, économe au collège Saint-Augustin à Enghien. Mort à Enghien en 1936.

Georges Dufonteny : né à Carnières en 1882. Il est ordonné prêtre à Saint-Trond en 1906 et entre chez les Rédemptoristes. Il part en mission au Congo en 1908 et rentre une première fois en Belgique au début de 1914 ; la guerre l’empêche de regagner son poste. En 1916, il est envoyé en France, pour raisons de santé. A peine rétabli, il prend la charge d’une paroisse en Bretagne et ce, jusqu’en 1918. Dès 1919, il repart pour le Congo et accomplit plusieurs séjours exerçant ainsi un apostolat d une trentaine d’années. Il revient définitivement en Belgique vers 1932-1933. Supportant mal le climat belge, il est versé dans la province des Pères Rédemptoristes de Toulouse où il prêche missions et retraites. Etant données ses connaissances des dialectes congolais, il devient Aumônier Militaire des Troupes Coloniales de Fréjus, avec le grade de capitaine (seul poste de prêtre rétribué par l’Etat). D’accord avec les autorités compétentes, il ne fait pas mention de sa nationalité belge. Durant la 2° guerre, il arrive à se faire remettre une carte d’identité française (1).

Après la guerre, la garnison de Fréjus étant dissoute, il rentre au couvent comme simple père. Il achève sa vie en donnant des retraites et des conférences; c’est à ce moment que le Pape lui confère la mission de visiteur apostolique des communautés religieuses. Par ces fonctions, il eut l’occasion de revenir plusieurs fois en Belgique.

 Il mourut d’une affection cardiaque à Toulouse le 7 novembre 1955 et est inhumé au cimetière de Toulouse

51) Pétain ordonne le recensement des identités; avec l’accord de son général, le Père Dufonteny se présente sans carte d’identité et à la question du lieu de naissance, il répond « Carnières»; l’employé préposé complète « département du Nord, France ». Les registres de population de la Mairie de Carnières ayant brûlé en 1914, on lui remit une nouvelle carte d’identité française : il est alors citoyen français originaire de Carnières-France.

Noël ou Gabriel Decamps : né à Carnières le 23 décembre 1884. Il célébra sa première messe en Pologne en 1908. Il vécut 15 ans au Canada. Pour raisons de santé, il rentra en Belgique pour vivre à Liège, puis à Namur. Il sera vicaire à Wasmes puis curé à Quaregnon et à Havré. Il acheva son apostolat comme aumônier à la clinique des accidentés à Warquignies où il mourut en 1956

Fernand Otlet : né à Carnières en 1891, ordonné en 1916 et mort à Tournai en 1975. Professeur au collège Saint-Eloi à Leuze, vicaire à Elouges, Oeudeghien, puis curé de Fayt-lez-Manage (Basse-Hestre) et de Papignies de 1944 à 1967. En 1967 il obtient sa pension car il est malade et il peut célébrer la messe dans sa maison de Geel (paroisse de Bel, Sint Lambertus).

Paulin-Jules Fumière : né à Carnières en 1896, ordonné prêtre en 1920, vicaire à Gilly (Haies) et à Silly. Entré chez les Pères Rédemptoristes où il fit profession en 1928. Missionnaire au Congo de 1928 à 1948, curé à Frameries (Sacré-Cœur). Retourne au Congo de 1949 à 1954. Curé de Thieusies, aumônier du Carmel de Marche. Mort en 1968.

Alphonse Bougard : né à Carnières en 1900. Ordonné en 1927. Professeur de mathématiques en 5° moderne à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière où on lui accorde de belles qualités pédagogiques et où il est estimé de ses collègues et aimé de ses élèves. (Entre 1927 et 1931).

Vicaire à Pâturages (Saint-Michel) et à Courcelles (Saint-Lambert).

C’était un prêtre zélé, faisant preuve de charité et de dévouement à la cause des humbles. En septembre 1939 il est rappelé avec le 5° Régiment des Chasseurs à pied. Blessé au début des hostilités, il est rapatrié et entre alors dans la clandestinité. Il met toute son ardeur au service de la Patrie et se dépense sans compter dans la Résistance. Il arrive même à organiser le 11 février 1943, un repas pour 300 vieillards de la paroisse. C’est ce jour là qu’il est arrêté par la Gestapo. Il connut les prisons de Charleroi, Breendonck, Saint-Gilles et Bochum avant d’arriver au camp de concentration d Eesterwege puis à la prison de Gross Rossen. Il y console ses compagnons de captivité.

Epuisé et malade l’abbé Bougard y meurt le 20 novembre 1944. Une place à Carnières, à Tout-Vent porte son nom

Richard Riche : né à Carnières en 1903, prêtre en 1926. Docteur en philosophie et théologie, vicaire à Soignies, directeur des œuvres de la région du Centre, curé de Blangies. Mort à Uccle en 1960. Léon Riche : né à Carnières en 1903, ordonné en 1927. Vicaire à Bouffioulx de 1927 à 1930 et à La Bouverie de 1930 à 1944. Puis curé de Bauffe pendant 46 ans et de Cambron-Casteau pendant 35 ans.

Mort à Hornu en 1991.

Il avait un grand esprit d’entreprise et le souci des réalités matérielles. C’était un homme engagé (

Noël Cuisenaire : né à Carnières, le 19 janvier 1912. Enseignement primaire à l’école catholique de Morlanwelz, enseignement secondaire à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière, enseignement supérieur aux Séminaires de Bonne-Espérance et Tournai. Ordonné prêtre à Tournai en 1936.

1936 : Maître d’études à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière.

1938 : vicaire de la paroisse Saint-Martin à Elouges.

1947 : vicaire de la paroisse Saint-Victor à Dour.

1950 : curé-desservant de la paroisse du Sacré-Cœur à La Louvière.

1955 : curé-desservant de la paroisse Saint-Martin à Mellet.

Décédé à Gilly, le 1er janvier 1966

René Cambier: né à Carnières en 1917

Humanités gréco-latines à l’Institut Saint-Joseph à La Louvière.

De 1935 à 1937 : Philisophie à Bonne-Espérance.

De 1937 à 1941: Théologie à Tournai. Service militaire, mobilisation et les 18 jours de guerre.

Ordonné prêtre en 1941.

Surveillant éducateur à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière.

De 1943 à 1945 : surveillant et comptable à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière.

De 1945 à 1947 : économe au Collège Notre-Dame de Bon-Secours de Binche. Econome à Binche.

De 1947 à 1959 : économe au Collège Notre-Dame de la Tombe à Kain.

De 1957 à 1959: économe à Kain et au Collège Notre-Dame de Tournai. Au Collège Notre-Dame de Tournai on le qualifie de bon gestionnaire d’école et il devient d’ailleurs une référence pour les jeunes économes.

De 1959 à 1970 : économe de Tournai.

En 1966, il est nommé inspecteur des bâtiments et des finances des Collèges épiscopaux.

En 1970, il abandonne l’Economat mais habite toujours au Collège Notre-Dame de Tournai.

En 1979, il est nommé Chanoine Titulaire de l’église cathédrale de Tournai.

En 1982, il est déchargé de la charge d’inspecteur et prend domicile à l’Hôtel des anciens prêtres de Tournai.

Décédé à Tournai en 2001

Gérard Glinne : né à Carnières le 20 février 1918.

Enseignement primaire à l’école communale de Carnières-Centre.

Enseignement secondaire à l’Institut Saint-Joseph à La Louvière.

 Enseignement supérieur aux Séminaires de Bonne-Espérance et Tournai. Prêtre en 1942 à Tournai.

1942 : vicaire de la paroisse de Saint-Nicolas-en-Havré à Mons.

1950 : vicaire de la paroisse de Saint-Martin de Strépy- Bracquegnies.

1955 : curé-desservant de la paroisse du Sacré-Cœur à Hautrage.

1963 : curé-desservant de la paroisse Saint-Jean-Baptiste à Houdeng-Aimeries. 1970 : curé-desservant de la paroisse Saint-Martin à Thiméon.

1980 : aumônier de la clinique de l’Esplanade à Ath.

Décédé à Leuze, le 30 juillet 1980

Adolphe Laute : né à Carnières en 1923.

Prêtre en 1948.

Professeur à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière.

Vicaire à Lessines (Saint-Roch) et à Tournai (Saint-Piat).

En 1967, aumônier national adjoint du SPJAF (Service Professionnel de la Jeunesse Agricole Féminine) et aumônier régional de l’Alliance Agricole Belge.

Vicaire à Charleroi (Ville-Basse).

On dit de cet homme qu’il avait une foi robuste, qu’il était dynamique, souvent de bonne humeur et de bon conseil.

Marc Selvais : né à Carnières le 3 mars 1925.

Enseignement primaire à l’école communale de Carnières-Centre.

Enseignement secondaire : Institut Saint-Joseph à La Louvière. Enseignement supérieur : Séminaires de Bonne-Espérance et Tournai, Université Catholique de Louvain.

1952 : professeur (latin-grec) à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière et vicaire dominical de la paroisse Saint-Joseph à Carnières-Trieux.

1961 : directeur de l’Institut Saint-Joseph à La Louvière.

1990 : directeur des services diocésains de l’enseignement primaire.

1999 : cessation des activités officielles.

Jean Messe : né à Carnières, le 7 octobre 1925.

Humanités à l’Institut Saint-Joseph de La Louvière.

De 1944 à 1950 : noviciat des Pères de Scheut à Jambes. Ordonné prêtre en 1950.

Un an d’études à l’Université de Louvain.

Le 12 août 1952: premier départ en bateau pour le Bas-Congo. Il y restera 46 ans.

De 1998 à 1999 : aumônier du Sacré-Cœur de Carnières où il décède le 15 décembre 1999.

A.M. Marré-Muls

NOTES


(1) Marcel Cordier est originaire de Carnières.

(2) Certains renseignements sont extraits du livret : Historique des églises et de la paroisse Saint-Hilaire à Carnières, publié à Carnières en 1995 par A.M. Marré-Muls et encore disponible au Musée de la Haute Haine de Carnières.

(3) Un journel valait alors environ 0 ha 27 a 58 ca 11.

(4) En 1587, on estime la population de Carnières à 550 habitants.

5) Obit: service anniversaire pour le repos de l’âme d’un mort.

(6) Portion congrue: correspond aux ressources à peine suffisantes pour vivre.

(7) Décimateurs: ceux qui avaient le droit de prélever la dime paroissiale sous l’Ancien Régime. Dîme: impôt remontant à l’époque carolingienne, destiné à subvenir aux dépenses du culte (pension du curé, construction et entretien des églises). La grosse dîme se prélevait sur les produits des champs (foins, vin, bétail) et la menue dîme sur les récoltes secondaires (fruits, légumes, produits de la basse-cour).

(8) Gambage ou cambage est un droit qui se lève sur la bière.

(9) Casuel: ensemble des bénéfices variables qui s’ajoutent à un traitement fixe.

(11) (12) d’après les notes de l’abbé Marc Selvais

(13) Lire YERNAULT Jean-Pierre, Deux grands « guérisseurs» de la région : la sœur Marie Rose Carouy (1851-1923) et l’abbé Auguste Marie Ghislain Réveillon (1912-1989), dans Bulletin trimestriel du Cercle Royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath, vol. 10, n° 213, mai 2003 qui nous a été communiqué par M. Jean-Pierre Ducastelle, président du Cercle






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