« Les amusements particuliers n’étaient pas très nombreux : le jeu de cartes, très ancien, le jeu de boules qui n’existe plus – croyons-nous — que dans la région de Chimay, le tir à l’arc qui n’a plus d’adeptes et le jeu de quilles qui garde toujours quelques amateurs.

Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, un jeu nouveau apparut, le jeu de paume qui devait donner naissance au jeu de la petite balle. La région de Thuin a
été — si l’on peut dire — le pays d’origine du jeu de balle au tamis tel qu’on le pratique encore de nos jours. La vogue de ce sport gagna rapidement Carnières ou en 1770, on signalait déjà l’organisation d’une partie. Ce jeu plaisait beaucoup à la population qui en suivait avec le plus grand intérêt toutes les péripéties. Vers la même époque, des luttes s’engagèrent entre les joueurs de Carnières et ceux des paroisses voisines et l’idée vint de mettre en présence les meilleures équipes dans des tournois où l’on décernait une balle en argent à la partie gagnante.

Il existe à l’église Saint-Hilaire, une balle en argent qui fut réparée en 1863 par M. L. Barbier, orfèvre à Binche et qui porte cette inscription : « J’appartiens à saint Hilaire patron du village de Carnières. En ce temps pasteur C.C. Mercier, 1804. Cette balle d’argent fut gagnée le jour de Saint-Pierre, à Anderlues, par de vaillants joueurs de balle tels que Joachim Franc, grand milieu, Jean Joseph Duvivier, Charles-Joseph Duvivier, Norbert Duvivier, Médard Bougard, boulanger. Elle fut donnée par M. de Leuze. J.J. Barat ,clercq de Carnières, 1804 ».

Comme on le voit, les championnats du jeu de balle ont déjà une assez ancienne origine.

Le règne de la « petite reine blanche», pour employer l’expression pittoresque de Maurice des Ombiaux, n’est cependant pas près de finir. Si la localité a toujours compté d’excellents joueurs, c’est que, il faut en convenir, les amateurs et les supporters ont toujours été nombreux.

Au surplus, une société, la Société royale du jeu de balle de Carnières, dépense tous ses efforts à l’organisation d’un championnat et de luttes au cours de la bonne saison.

Nous sortirions de notre cadre en remémorant par le détail l’historique de ce sport depuis un siècle et demi. Nous laissons ce soin à d’autres.

Nous noterons cependant qu’à l’occasion des luttes, dans des causeries, dans des rappels du passé, le nom de certains joueurs — les as de jadis — reviennent aux lèvres auréolés d’une gloire qu’aggrandit le temps; les anecdotes du jeu revêtent le caractère d’événements historiques et l’esprit de clocher reprend inévitablement tous ses droits.

Depuis quelques années, le jeu de balle à la pelote a conquis la faveur d’une partie de la population.

Actuellement, il en existe une bonne société (vers 1900 !)

A l’instar de ce qui se pratique à la petite balle, elle organise chaque année un championnat et des luttes assez souvent intéressantes.

Notons aussi que le jeu de football, introduit depuis peu et possédant une société organisée, a enthousiasmé rapidement une bonne partie de la population. »


A.-M. MARRE-MULS.

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