Son nom ne vous dira rien. Mais c’est le 22 août 1832, que mourait Henri De Gorge. Il était né à Villers-Pol, dans le nord de la France, le 12 février 1774, il y a tout juste 250 ans, et était l’aîné d’une nombreuse famille de fermiers, originaire du Hainaut.
C’est le 28 octobre 1810 qu’il acquiert les charbonnages de Hornu, qui étaient presqu’à l’abandon.

Le Grand Hornu: un charbonnage et une ville
Le rétablissement du Grand-Hornu lui valut une célébrité européenne, en raison des perfectionnements apportés à l’exploitation charbonnière. Mais surtout, compte tenu de la manière avec laquelle il allait aborder son rôle: à partir de 1823 et les années suivantes, il construisit le « coron », composé de 500 maisons, approvisionnées en eau chaude et bénéficiant d’un jardin. Seront encore construits une école, une bibliothèque, une salle de danse, des commerces, un dispensaire… des places, des parcs, des jets d’eau.
Le Grand-Hornu est ainsi l’une des plus anciennes cités ouvrières au monde.
Naturalisé belge, Henri De Gorge fut élu sénateur en août 1831. Il mourut du choléra, à Hornu, le 22 août 1832.
On ne peut toutefois évoquer cet ensemble monumental néoclassique sans évoquer son architecte tournaisien, Bruno Renard. Formé à Paris, il revint à Tournai, fut l’architecte de la ville et professeur d’architecture à l’Académie de dessin.

Et puis, dire la suite : la fin de l’exploitation en 1954, l’arrêté de démolition en 1969, le rachat en 1971 par Henri Guchez, architecte d’Hornu, qui entame sa rénovation et sa restauration et le rôle de la Province de Hainaut, qui rachète la totalité du site en 1989 à l’initiative de Claude Durieux, alors Député permanent.
Du charbon à l’art contemporain
La Communauté française décidera d’y installer son futur Musée des Arts Contemporains et en 2002, le Musée des Arts Contemporains, le MAC’s ouvre ses portes et c’est Laurent Busine qui en prend la direction, après avoir dirigé les expositions du Palais des Beaux-Arts de Charleroi, sous la Direction de Guy Rassel.
Depuis 2012, il est classé par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité avec d’autres sites de Wallonie – les sites de Bois-du-Luc, le Bois du Cazier et Blegny-Mine – et des Hauts-de-France. Il abrite aujourd’hui deux institutions culturelles majeures : le CID, centre d’innovation et de design, et le MACS, Musée des Arts Contemporains.
Bernard Chateau,