L’enseignement a toujours été une préoccupation essentielle dans toute civilisation, mais l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul était différemment interprété selon les époques et les pays.
Notre but n’est pas d’étudier ce sujet dans le détail mais simplement d’ébaucher dans les grandes lignes, la fabuleuse histoire de l’enseignement pour en arriver dans une deuxième partie à tracer les grandes lignes du passé de nos écoles de Carnières.
En Egypte, environ 3000 ans avant Jésus-Christ, l’écriture hiéroglyphique est inventée. Des maîtres d’école apprennent à écrire à des futurs scribes dont le métier est considéré comme “plus grand que tout autre”. Ces scribes ont en effet, un énorme pouvoir au sein du gouvernement.
En Grèce, vers 600 avant J.-C., la situation est différente à Athènes et à Sparte.
A Athènes, les écoles sont privées mais tout le monde ne peut les payer. Il n’y a pas d’écoles pour filles. Les garçons y apprennent à lire, écrire, compter avec un boulier, jouer de la lyre, chanter, danser et réciter des poèmes. Les après-midis se passent en exercices au gymnase.
A 15 ans, le jeune homme quitte l’école pour aller en apprentissage par exemple chez un potier, un maçon ou un médecin.
A Sparte, par contre, on n’apprend rien d’autre qu’à devenir un excellent soldat.
En Chine, vers 200 avant J.-C., les garçons pauvres apprennent le métier de leur père; mais s’ils sont très intelligents, ils sont envoyés à l’école si un parent fortuné ou un groupe de voisins ou d’amis consent à payer les trais. Les fils des familles riches peuvent soit aller à l’école, soit recevoir à domicile les leçons d’un précepteur. Les filles de ces mêmes familles peuvent aussi bénéficier chez elles d’un enseignement particulier, à condition bien sûr d’avoir un professeur féminin.
Le but principal des écoles est de préparer les enfants à faire carrière dans le fonctionnariat. Il faut d’abord, dès 8 ans, apprendre par cœur les textes les plus importants de la doctrine de Confucius puis apprendre à écrire.
Après 7 ou 8 ans d’études, il faut satisfaire à une série d’examens difficiles qui après réussite, permet au candidat d’être considéré comme lettré et d’accéder à des postes officiels.
A Rome, vers 150 avant J.-C., les enfants des riches vont à l’école où ils apprennent à lire, à écrire et compter. Il y a des écoles élémentaires distinctes pour garçons et filles.
A 13 ans, les filles quittent l’école pour poursuivre leur éducation à la maison où elles apprennent à devenir de bonnes ménagères. Les garçons vont à l’école secondaire mais reçoivent en même temps, une préparation militaire.
Les Mérovingiens, du 5e au 8e siècle, après la chute de l’Empire romain au 4e siècle, voient leurs écoles publiques disparaître. On y enseignait la grammaire et la rhétorique. Mais dans les grandes familles gallo-romaines des précepteurs particuliers continuaient à enseigner les belles lettres.
Il faut attendre la christianisation aux 7e et 8e siècles pour voir les enfants des milieux populaires étudier les rudiments du savoir dans les écoles paroissiales: lecture, écriture, psaumes. Certains enfants sont confiés dès leur jeune âge à des monastères.
Au 8e siècle, il y a des carences dans la vie intellectuelle et Charlemagne en est conscient. Il y a une école de la cour où l’on donne à garçons et filles, une éducation soignée. En dehors de cela, il n’y a pas de formation et Charlemagne va donc lancer un ambitieux programme scolaire et il ordonne qu’une école soit ouverte dans chaque cité épiscopale pour y accueillir tous les jeunes enfants que leurs parents désirent envoyer à l’école.
Mais des précepteurs donnent aussi un enseignement privé. Les garçons reçoivent aussi une éducation sportive et guerrière.
Chez les Incas, du 12e au 15e siècle, les enfants ne vont pas à l’école et leurs parents leur apprennent ce qu’ils ont besoin de savoir. Mais il existe des écoles ouvertes aux enfants des nobles qui y apprennent entre autres, la langue inca (quechua), les lois, la religion et l’art de la guerre. Les sujets particulièrement doués accèdent aux postes les plus élevés de la société.

Au Moyen Age, c’est l’Eglise catholique qui organise l’enseignement. Il y a bien sûr encore toujours des précepteurs particuliers pour les enfants des familles riches. Mais on trouve des écoles élémentaires dans les monastères et dans les églises.
La tourmente de la Réforme du 16° siècle va pratiquement supprimer toutes les écoles mais l’Eglise catholique va reprendre en mains l’enseignement.
Ainsi au Concile de Trente (1542 à 1547) on décide de créér dans chaque église, une école élémentaire où un maître enseigne gratuitement aux clercs et aux enfants pauvres, la lecture, l’écriture, la grammaire et des notions de calcul. Les maîtres d’école sont en fait le curé ou le clerc. Ces écoles sont surveillées par des dignitaires ecclésiastiques.
Cette situation va perdurer jusqu’à la Révolution Française.
Le clerc, ou maître d’école, est nommé sur proposition du mayeur, des échevins et parfois du bailli mais sa candidature doit être agréée par le peuple.
Les émoluments des clercs consistent en indemnités versées par la Table des Pauvres pour l’enseignement des enfants assistés et par les familles aisées dont les enfants lui sont confiés.
Il est intéressant d’aller voir dans les archives ce qu’elles révèlent quant à nos premiers enseignants connus !

– Comptes de la Seigneurie de Carnières, 1603-1605 : à Me Jean Sauvaige pour lui apprendre à lire et à écrire
– Dépenses des comptes des Communs pauvres, année 1615-1616 : à maistre Jehan Delcourt pour avoir enseigné les pauvres enfants de l’Ecole…
– Comptes de 1662-1663 : le clercq marlier enseigne plusieurs enfants à lire et à
– Comptes de 1664-1665, 1665-1666, 1666-1667 : Henry Wotquen : écolage d’enfants pauvres
– Compte de 1668-1669 : écolage de 12 enfants
– Compte de 1674-1675 : à Maître Augustin Coppin, maître d’école, une rasière de grains pour son gage de l’an 1677
– Compte de 1676-1677 : écolage : Maître Augustin Coppin : 24 s. pour avoir enseigné jean de Carnières, fils Clara Desmoulin
– Compte 1705-1706 : à Massart pour avoir enseigné les enfants pauvres – Compte 1729 : Ecole : M.P.J. Deslaviers, maître d’école enseigne les enfants notamment ceux de Gilles Stacquet
– Compte 1730 : Adrien De Schuytener, maître d’école enseigne Laurent Berlot – Compte 1731 : Pierre Joseph Deslavier a enseigné 6 enfants pauvres (il enseignera jusqu’en 1738)
– Compte 1738 : maître d’école : Jacques Joseph Bughin : 7 enfants (même maître jusqu’en 1750)

Il faut noter que la première école protestante apparaît à Anvers en 1697. En 1842 on compte 11 écoles protestantes belges et actuellement, il y en a encore 6 en région flamande et 2 en région francophone.

Sous la Révolution Française, il y aura une laïcisation de l’enseignement qui est à charge de l’Etat, concernant le traitement et le logement de l’instituteur primaire.

Mais après 1802, Napoléon supprime l’obligation et la gratuité de l’enseignement et ce sont les communes elles-mêmes qui doivent assurer le logement des instituteurs désormais désignés par le Conseil Municipal.
L’enseignement redevient payant et seulement un cinquième du nombre d’élèves fréquentant l’école peuvent être subsidiés par le Bureau de Bienfaisance.
Il est vrai que l’enseignement n’est toujours pas obligatoire – 1l ne le sera qu’en 1914- et que des lors, peu d enfants pauvres vont à l’école.

Les écoles sont souvent très rudimentaires; parfois, les enfants ont la chance d’être hébergés dans un édifice communal. C’est le cas à Carnières où la maison communale, construite en 1838, héberge au rez-de-chaussée à gauche, une classe et une chambre à l’étage pour l’instituteur; on peut encore deviner dans le pignon gauche lorsqu’on se place devant le bâtiment, la trace de la porte d’accès à cette classe. Bien vite on y voit de 60 à 80 enfants, garçons et filles, se presser pour suivre les cours de ce que nous appellerons la première école communale de Carnières. admises.
Nous venons de voir que dans cette école, après 1838, des filles aussi sont admises.
On est frappé à cette époque par l’abandon de scolarité dans les villages et les hameaux du pays par les enfants mais surtout par les filles. Ce sont alors essentiellement des religieuses, telles les Soeurs de la Providence de Champion qui prennent en charge l’éducation des filles pauvres. Mais sous le gouvernement des Pays-Bas elles sont obligées de vivre clandestinement.

Au lendemain de la Révolution de 1830, elles rouvrent leurs classes et profitent de la liberté d’enseignement, garantie par la Constitution votée le 7 février 1831, pour développer leurs oeuvres scolaires.
Le but de la congrégation est de procurer une instruction religieuse et profane aux enfants pauvres des régions les plus défavorisées; c’est ainsi que des écoles élémentaires sont ouvertes dans des paroisses fort démunies. A Carnières-Centre, une école pour jeunes filles est ouverte en 1836 par deux Soeurs de la Providence dans une maison de la rue Dufonteny offerte par Catherine Lorent.
En 1840, l’instituteur communal promet de ne plus admettre de filles dans son école. Dès 1851, la Commune accorde un subside aux classes gratuites tenues par les Soeurs.

Il faut se rappeler, comme nous l’avons écrit plus haut, que durant une grande partie du 19° siècle, la Belgique ne dispose guère de réseaux scolaires suffisants, malgré les efforts déployés par l’Eglise et l’Etat. De nombreux jeunes ne reçoivent aucune instruction. Le travail des enfants, alors fort répandu, abrège la scolarité des masses. Pour remédier à ces lacunes, les congrégations religieuses, le clergé paroissial, les administrations communales et les notables locaux unissent leurs bonnes volontés.

Avant 1879, les religieuses ouvrent de nombreuses écoles. Les unes sont adoptées, c’est-à-dire qu’elles reçoivent des subsides à condition de respecter des prescriptions légales et la gratuité de l’enseignement pour les pauvres. D’autres écoles sont intégralement communales, entièrement subventionnées par les édiles et d’autres encore sont purement libres, organisées et financées par des bienfaiteurs ou par des congrégations.
A cette époque, les écoles sont donc encore fort dirigées et inspectées par le clergé et de plus en plus, on tente de réduire l’influence de l’Eglise dans les classes officielles.
Il faut cependant noter que ce ne sont pas spécialement les religieuses qui S’imposent car les communes ou autres autorités supérieures préferent souvent placer des religieuses car à deux, elles coûtent à peu près le même salaire qu’une seule institutrice laïque !
L’Eglise et les pouvoirs publics luttent contre la mixité.

Fin des années 1860, il n’y a à Carnières qu’une école communale mixte, majoritairement fréquentée par des garçons et installée comme nous l’avons vu plus haut, dans les bâtiments de l’Administration Communale de Carnières.
Les Trieux, terre d’élevage jusqu’en 1800 environ, connaissent une grande expansion avec l’accroissement des usines et des industries qui a amené la construction de nombreuses rues et de maisons pour abriter la main d’œuvre
abondante venues y installer. Le commissaire d’arrondissement de Thuin invite la Commune de Carnières à créer aux Trieux, une école de filles avec logement pour l’institutrice.
Ce n’est qu’en 1873, après bien des tracasseries, que la construction de la nouvelle école est décidée, avec une école gardienne mais pas de logement pour les institutrices. Soeur Marie-Fidéline Havelange, qui vient d’obtenir son diplôme à l’école normale de Champion, est nommée au poste d institutrice communale et elle sera assistée par Soeur Marie-Valérie Ballieux, détachée du couvent de Carnières.
En attendant l’achèvement des travaux de bâtisse, la Commune loue dès le 1° octobre 1873, des locaux provisoires, à savoir une ancienne salle de danse, le salon Beribiot, au coin de la rue Solvay et de la Place Verte, là ou tut installée la boucherie Carouy. On peut imaginer la pauvreté de l’école, mise dans un immeuble qui n’est guère adapté à sa destination et de plus, dépourvu de mobilier. Il y a pourtant 150 élèves souvent obligées de s’asseoir à même le sol.
La nouvelle école communale des filles, située rue Ferrer est achevée en octobre 1875 et les religieuses y enseignent durant 4 ans, à la satisfaction générale. Car la guerre scolaire arrive, avec la laïcisation de l’enseignement primaire public. Les religieuses quittent l’école communale en 1879, laissant la place à deux institutrices laïques et ouvrent une école libre pour filles aux Trieux, l’école Saint-Joseph.
A l’école communale des filles, on amène des modifications : ainsi, au Conseil Communal du 11 octobre 1904, on décide de conserver le mur séparant les deux cours primaire et gardienne mais de dégager la cour ainsi que de construire une annexe. Le bâtiment sera pourtant remplacé par une nouvelle construction, en 1936, elle-même abattue en 1991 et réédifiée en 1992.

Si l’on sait donc que la date de construction de l’école communale des filles, rue Ferrer, est 1875, on ignore par contre celle de l’école communale des garçons.
Située au coin de la rue des Ecoles et de la rue Ferrer, elle a dû être érigée dans la 2° moitié du 19° siècle également.
Une délibération du Conseil Communal de 1884 signale qu’à l’école de Carnières Trieux on construisit une classe pour les garçons et on agrandit le logement de l’instituteur.
Le 11 octobre 1904 on décide d’enlever des arbres qui obstruent la vue et masquent les fenêtres.
Au Conseil Communal du 6 septembre 1909 on voit admise la proposition d’éclairer par le gaz l’école communale des garçons aux Trieux pour les cours d’adultes au lieu de l’éclairage au pétrole, défectueux.
Cette école sera remplacée en 1938 par un édifice neuf, érigé au même emplacement.

Mais revenons au Centre, où nous avons vu qu’une école communale mixte était logée dans le bâtiment de l’Administration Communale de Carnières.
Entre 1878 et 1882, on édifie sur l’arrière de la Maison Communale, une belle école de garçons avec preau en partie sur le jardin de l’instituteur pour l’autre partie sur le terrain planté de peupliers et d’épines, sorte de terrain vague, qui se trouvait derrière ce jardin et un peu à l’arrière, on construit une maison en style néo-flamand pour l’instituteur en chef (1)
L’architecte est Monsieur Mahieu de Binche, comme pour l’église Saint-Hilaire élevée en 1874 (2)
L’accroissement constant du nombre d’élèves va demander de nombreuses modifications.
Au Conseil Communal du 11 octobre 1904, Mr Philippe propose de faire deux écoles avec le préau des écoles des garçons du Centre. Le devis est admis sauf qu’il y a lieu de supprimer l’escalier de la Maison Communale qui restera comme actuellement.
Le Conseil Communal du 18 juin 1910 décide de remplacer le vitrage du préau par une couverture en ardoises.
Mais dès 1909, on apprend que l’Administration Communale a besoin de place, quelle envahit les classes et que la cohabitation devient impossible.
L’Administration Communale a besoin de bureaux plus grands et plus nombreux, l’école a de son côté, besoin de plus de classes et il en résulte l’intention d’acquérir un terrain destiné à la construction de deux classes pour les garçons du Centre.
Au Conseil Communal du 17 janvier 1910, on a un terrain en vue, le long du chemin de la fontaine de l’Hôtel (3).
Au Conseil Communal du 25 juin 1913, on constate que l’école communale des garçons, établie dans la Maison Communale possède 2 classes et qu’on ne sait agrandir ces locaux dont l’Administration Communale a besoin. Le nombre d’élèves est croissant; on ne peut instaurer un 4° degré et une 5° classe sera bientôt nécessaire. La cour de 18 m x 14 est trop exigüe pour 300 élèves !
On décide donc d’acheter un terrain à l’emplacement actuel de l’école de la rue Saint-Eloi.


Le Conseil Communal du 20 septembre 1915 adopte l’avant-projet de construction de la nouvelle école : 3 classes primaires, 3 pour les cours de coupe et ménagers (4) 20 W.C. et un préau couvert.
Le 27 décembre 1915, on décide d’aménager une 4° classe !

Pour les filles, il faut se rappeler qu’elles devaient fréquenter l’école des religieuses et comme en 1879 on a retiré l’adoption de l’école aux religieuses de la Providence, l’Administration Communale fait construire une école communale pour filles en 1881, place Gonzales Decamps. Edifiée sur les plans de l’architecte M. Robert, elle a coûté 52.000 F; la façade est en briques, bordée de pierres bleues. En attendant, les filles et deux institutrices laïques seront logées à la cure et le Curé est envoyé se loger chez le Vicaire, à côté de la Vieille Eglise (5)
Le Conseil Communal du 27 janvier 1909 signale qu’un incendie de 1908 a demandé des réparations au bâtiment.

Il nous semble intéressant de reproduire les chiffres de fréquentation des écoles communales dans le passé :

En 1898 :
aux Trieux Garçons : 208 – Filles : 59
au Centre Garçons : 214 Filles : 105
TOTAL: 586

En 1900: Total : 567

En 1909:
aux Trieux Garçons : 217 – Filles : 138
Au Centre Garçons : 181 Filles : 141
TOTAL: 677

En conclusion, comme on peut le voir, il n’est pas facile d’établir la généalogie de la fondation des écoles à Carnières.
Les documents sont rares, voire inexistants, la mémoire des anciens est fragile et nous ne pouvons dire que nous terminons une étude exhaustive.
Nous avons seulement essayé de reconstituer la filiation de nos écoles et une fois de plus, nous avons pu constater que Carnières a un bien riche passé.

A.M. Marré-Muls




1 Actuellement, Musée de la Haute Haine
2 Cette école est démolie vers 1958-1960, lors de la construction de l’actuelle école provinciale érigée au départ pour être une école communale professionnelle ménagère, de coupe, couture et mode puis de coiffure.
3 Ruelle qui va de la Place à l’école communale de la rue Saint-Eloi et au terrain de football.
4 Les cours de coupe et couture sont créés par le Conseil Communal du 23 décembre 1904 dans les classes de l’école primaire lorsqu’elles sont inoccupées. 5 Délibérations de Conseil Communal, 28-8-1879.


BIBLIOGRAPHIE

Délibérations des Conseils Communaux de Carnières de 1895 à 1917. GUERLEMENT Willy, Anderlues au fil des temps, t.1, Anderlues, 1985.
MARRE-MULS A., Du Salon Béribiot à l’école paroissiale Saint-Joseph, Carnières, 1984.
Le Messager Evangélique, n° 358, février 1997, p. 12.

Nous tenons à remercier Messieurs René Ledoux et Albert Gosse pour leur précieuse collaboration.
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