Un gros sabotage fut organisé par le groupement “L’Union des Patriotes Belges” à Carnières le 21 septembre 1942, il était 22 h. 20 et un train de mineurs venait de quitter le point d’arrêt non gardé du Bois des Vallées en direction de Piéton quand le machiniste s’aperçut qu’on agitait un feu rouge dans la voie. Ayant une surcharge sur la forte rampe et n’avançant que péniblement, le mécanicien obtempéra au signal d’arrêt et vit des hommes masqués s’approcher. Ceux-ci après avoir fait descendre les voyageurs, donnèrent au machiniste Mestdagh du dépôt d’Alost l’ordre de mettre la machine en marche arrière, d’ouvrir le modérateur et de descendre de la machine. Le train dévalla alors la pente à toute vitesse, surprit et tua près de la gare de Carnières le garde-barrière Hubert Browet, du passage à niveau n° 6 de la rue Beauregard, qui rentrait chez lui, sa journée terminée, en longeant la voie et vint finalement culbuter une machine de manœuvre et dérailler à Haine-Saint-Pierre entre les deux ponts de Houssu. Les cinq voitures renversées en travers des voies principales bloquèrent celles-ci et empêchèrent tout mouvement en tête de la formation et à la sortie de la remise pendant 13 heures. Grièvement blessés, le machiniste Victor Boliau et le chauffeur Debels de la machine de manœuvre furent transportés à la clinique de Jolimont où Debels décéda peu après.

Paul Vanbellingen
extrait de : Haine-Saint-Pierre, nœud ferroviaire du Centre, tome 11, p. 30.
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