Depuis que les “Dix Petits Nègres”, ne sont plus autrement désignés que par leur nombre, que Blanche Neige est moins blanche qu’on ne le croyait, au point de se faire lessiver par la Société Walt Disney elle-même, au prix de sa cotation boursière, une lessive où elle a retrouvé le Père Fouettard, le Sauvage d’Ath et les Noirauds de Bruxelles, dont l’intention philanthropique ne suffit pas à leur valoir quitus, que la censure britannique frappe Mary Poppins, accusée de contenir des « propos discriminatoires » à l’égard des “Hottentots”, peuples nomades d’Afrique australe, depuis que les carrousels aux chevaux de bois sont voués aux gémonies en ce qu’il insufflent à nos petites têtes blondes, sournoisement, l’habitus d’une soumission du cheval, il est sans doute bon d’évoquer en quoi wokisme et cancel culture, par leur stratégie des exclusions, au nom de minorités, ébranlent les valeurs d’universalisme, de rationalité scientifique, de liberté d’expression, de laïcité, de culture.

Retour avec Nathalie Heinich sur son dernier essai “Le wokisme serait-il un totalitarisme”. Sans suspens: la réponse est oui.

Wokisme et cancel culture.
Et si on résistait.
C’est facile. Il suffit de passer chez un bouquiniste. Le prix, en Poche: 50 cents.

C’est pourtant un élément de l’histoire de l’édition, bientôt introuvable.
Une rareté bibliophilique. Et d’abord l’expression d’une pensée créative dans son époque. Le témoin authentique de la littérature du XX° siècle; la littérature telle qu’on l’écrivait en 1939.

Dix petits nègres

Alors, on affiche son ras le bol?
Et on rappelle au passage qu’on n’est ni d’extrême droite, ni raciste? Ou on estime que c’est déjà entrer dans “leur” jeu – celle de la stratégie des confusions, des exclusions, des anathèmes, des amalgames?

L’idée de ce post m’a été donnée par l’excellente émission de Pascale Seys, LA COULEUR DES IDÉES, l’autre samedi, sur Musiq3, où elle recevait la philosophe et sociologue Nathalie Heinich à l’occasion de la parution de son dernier essai “Le wokisme serait-il un totalitarisme” ? En résumé de tout quoi, oui, “cet enfer pavé de bonnes intentions” est un totalitarisme de groupes de pression, et “le combat contre le wokisme est aussi un combat politique pour la conception universaliste de l’être humain”, contre les communautarismes. L’universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d’expression, la laïcité sont en jeu dans cet affrontement où les réactionnaires ne sont pas où on croit. 

En envois de son livre, elle cite :

L’homme souhaite un monde où le bien et le mal soient nettement discernables car est en lui le désir, inné et indomptable, de juger avant de comprendre.

Milan Kundera

et

la bêtise insiste toujours.

Albert Camus

Alors, le combat contre le wokisme, un combat de gauche, oublié par la gauche, pour son plus grand malheur?

Bernard Chateau,

Photo Olia Gozha surUnsplash


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